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Cameroun : la malédiction des guéguerres fratricides au sein de l’UPC

Le mardi 13 septembre 2022 était le jour commémoratif de la mort de Ruben Um Nyobe. Alors que tout le monde attendait le rassemblement de toutes les factions dissidentes du parti historique en une journée aussi mythique que symbolique, force est de constater que 64 ans après l'assassinat du père de l'indépendance du Cameroun, le crabe est toujours partagé. A la grande confusion de plus d'un. Chaque dirigeant de l'Union des peuples du Cameroun (UPC) se faisant passer pour le secrétaire général a mangé son morceau de crabe en compagnie de ses militants et sympathisants. Sans gêne et sans pudeur, chaque « remplaçant » de Mpodol (locuteur) a organisé sa journée de commémoration, qui s'est déroulée à Boumyebel et à Eseka dans un esprit de division.

Le mardi 13 septembre 2022 était le jour commémoratif de la mort de Ruben Um Nyobe. Alors que tout le monde attendait le rassemblement de toutes les factions dissidentes du parti historique en une journée aussi mythique que symbolique, force est de constater que 64 ans après l’assassinat du père de l’indépendance du Cameroun, le crabe est toujours partagé. A la grande confusion de plus d’un. Chaque dirigeant de l’Union des peuples du Cameroun (UPC) se faisant passer pour le secrétaire général a mangé son morceau de crabe en compagnie de ses militants et sympathisants. Sans gêne et sans pudeur, chaque « remplaçant » de Mpodol (locuteur) a organisé sa journée de commémoration, qui s’est déroulée à Boumyebel et à Eseka dans un esprit de division.

Qui aurait cru cela ? Qui aurait cru que 64 ans après l’assassinat de Mpodol Ruben Um Nyobe, le crabe était encore éclaté ? Du moins personne a priori par rapport à la fibre unifiée et unie incarnée et structurée depuis la guerre d’indépendance par des héros nationaux tels que Félix Roland Moumie, Ernest Ouandie, Abel Kingue, Ossende Afana, Ngouo Woungly-Massaga, Moukoko Priso. etc. Mais a posteriori, encore aujourd’hui, le cancer continue de connaître les coups et les revers, les cahots et les soubresauts de la séparation entre les acteurs. Ce qui s’est passé le mardi 13 septembre 2022, dans les départements du Nyong et Kellé, le jour de la commémoration de la mort de Ruben Um Nyobe, est la matérialisation de la fragmentation en cours qui persiste au sein du parti historique. Alors que Bapooh Lipot inaugurait le monument Um Nyobe à Boumyebel en présence de l’Ambassadeur de France au Cameroun, Dr. Pierre Baleguel Nkot la tombe du père de l’indépendance camerounaise à Libel-Li-Ngoï dans le quartier d’Eseka, où il a déposé une gerbe en présence de la veuve d’Um Nyobe.

Dans le même département, deux manifestations différentes, deux dirigeants diamétralement opposés de l’Union des Peuples du Cameroun (UPC), deux présences symboliques notables et des groupes de militants et sympathisants divisés mais massés dans chaque lieu selon les intérêts, ainsi qu’après la logique affective, subjective et idéologique par rapport au soutien de tel ou tel autre dirigeant. Par rapport aux deux présences symboliques évoquées, alors que Bapooh Lipot comprend Son Excellence Christophe Guilhou comme Gaston Donnât, fondateur de l’Union des syndicats confédérés du Cameroun (Uscc) et de l’Upc, qui a insufflé l’énergie de la contestation à Um Nyobe, Baleguel Nkot considère cette Veuve du Martyr de l’Indépendance comme le seul symbole vivant de la lutte politique du passé, digne d’honneur, de loyauté et de respect. D’où son option pour la marche funèbre des militants rassemblés et pour le recueillement sur sa tombe.

Mais au-delà de ce jeu de symboles à chaque lieu de mémoire, force est de constater qu’il règne une atmosphère de division entre les deux organisateurs. Le fait que l’un prétende sans fondement être le secrétaire général du parti historique alors que l’autre en est le véritable chef de l’administration, dûment élu lors des dernières séances du Congrès ordinaire, conduit ipso facto à la discorde entre les deux. Tout ce qui entraîne un clivage, voire une rupture, entre ces deux acteurs, si bien qu’aucun ne veut s’unir à l’autre pour organiser une seule commémoration collégiale, amicale et joviale. Incontestablement, ce spectacle poignant du démembrement du crabe en morceaux témoigne que l’union des cœurs et des acteurs insoumis n’est plus une réalité puisqu’elle a changé depuis le départ d’Augustin Frédéric Kodock, ancien secrétaire général de l’Upc, la mésentente des cœurs et acteurs. La fusion tant attendue des factions dissidentes upézistes vire à la chimère. D’un côté, les Upecistes manidemistes (Henriette Ekwe, Michel Ecclador Pekoua, etc.) qui se revendiquent comme les véritables agents du parti. De l’autre, les upécistes intégristes (Basile Louka, Jean Bahebeck, Victor Onana, Habiba Issa, etc.) qui prétendent être les véritables et seuls interlocuteurs valables. Ces derniers, qui bombent quotidiennement le torse, sont ceux qui ont attaqué Baleguel Nkot devant le tribunal administratif du centre pour avoir, disent-ils, organisé un congrès ordinaire pseudo-illégal tenu en janvier 2022 au palais des congrès de Yaoundé. Radicaux devant Dieu et devant les hommes, tous ont joué contre des abonnés absents aussi bien à Boumyebel qu’à Eseka ce mardi 13 septembre 2022. Néanmoins, ils sont très présents dans les médias audiovisuels et se positionnent comme des étriers TV, qui restent et restent moins présents sur le terrain.

Les factions upezistes opposées étant hétérogènes, il y a aussi les figures de l’Upc des Croyants, dont le leader national est Albert Moutoudou, également absent des deux places, mais dont les jeunes militants et sympathisants de sa branche se sont mobilisés tous azimuts pour couronner la tombe de To Nyobe. Ils étaient aussi en symbiose avec le groupe de Baleguel Nkot. Ensuite, il y a le bloc Upezist Biyaist, qui se dit patriotes et républicains. Cette unité sera dirigée par R. Bapooh Lipot, organisateur de l’événement Boumyebel. La dernière partie dissidente est la soi-disant « Upc administrative » dirigée par Baleguel Nkot. Ce nom leur est attribué par les intégristes upécistes, car ils croient collaborer avec le pouvoir de Yaoundé, dont l’administration leur a donné le consentement pour organiser le dernier Congrès, qui est aujourd’hui contesté par les mêmes intransigeants. Plutôt que de mettre leurs énergies en commun et de se développer en rangs serrés pour résoudre le différend historique qui a suivi le génocide des peuples Bamiléké et Bassa, ces cinq factions disparates préfèrent se jeter des peaux de banane à la figure, se regarder comme des chiens d’argile et rester et restent, intérieurement, opposés et divisés. Le Mpodol Um Nyobe doit sans doute se retourner dans sa tombe alors que les images et les visages s’éternisent du morcellement du crabe au grand malheur de la fête. Pauvre bande de crabes, en proie à d’interminables querelles fratricides !

ref: camerounweb

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