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Fin de partie pour Edgar Alain Mebe Ngo’o, ancien ministre de Paul Biya

Edgar Alain Mebe Ngo’o, détenu depuis 2019, a été condamné à trente ans de prison par le Tribunal pénal spécial (TCS) dans la nuit du 31 janvier. L’ancien ministre de la Défense de Paul Biya, considéré comme un pilier du régime, a été reconnu coupable de quatre des cinq chefs d’inculpation retenus contre lui, à savoir le détournement de 23 milliards de francs CFA, le blanchiment grave, la prise d’intérêts et la corruption.

Un patrimoine impressionnant

Bien qu’il ait été acquitté du chef d’infraction à la loi sur les marchés publics, dont le préjudice causé à l’État était estimé à 196,8 milliards de FCFA, sa condamnation s’est accompagnée de la confiscation de son impressionnant patrimoine, dont 53 immeubles, 21 comptes courants – sur lesquels plus de 300 millions de francs CFA ont été retrouvés – et 39 véhicules et engins lourds.

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Son épouse, Bernadette Minla Nkoulou, arrêtée en même temps, a été reconnue coupable de dérivation de 5 milliards de FCFA et intérêts. Pour cela, elle a été condamnée à dix ans de prison.

Maxime Léonard Mbangue, inspecteur des finances et ancien conseiller technique au ministère de la Défense, et le colonel Elie Mboutou, ancien proche de Mebe Ngo’o, ont également été reconnus coupables de détournement de deniers publics – estimés respectivement à 6 et 16 milliards de francs CFA. . Ils ont tous deux été condamnés à vingt-cinq ans de prison.

Le dernier des coaccusés, Victor Menye, ancien directeur général adjoint de la Société bancaire du Cameroun (SCB), a été acquitté des accusations de corruption portées contre lui mais reconnu coupable de complicité de blanchiment aggravé. Il a été condamné à neuf ans de prison.

Pourvoi en cassation

A l’issue de l’audience, qui s’est prolongée tard dans la nuit, les avocats de la défense ont unanimement dénoncé les peines infligées à leurs clients et annoncé qu’ils feraient appel devant la Cour de cassation. « L’instrumentalisation de notre justice continue, a déploré Me Pauline Koe, avocate de Mebe Ngo’o. Rien n’a changé. »

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« Nous avons vu les grandes difficultés rencontrées par le procureur pour dresser une accusation cohérente, et surtout pour prouver les éléments sur lesquels il s’est appuyé », a ajouté Me Claude Assira, conseil de Maxime Mbangue. « Nous attendons avec impatience la prochaine étape et espérons que la Cour suprême votera la loi », conclut Me Bikai, qui conseille Victor Menye.

Durant le procès, Edgar Alain Mebe Ngo’o n’a cessé de clamer son innocence. Accusé d’avoir détourné les 196,8 milliards de francs CFA destinés à l’achat de matériel militaire à la Chine, l’ancien ministre de la défense a réussi à réfuter l’accusation en démontrant que le matériel en question avait bien été livré et que la dette contractée par le Cameroun à cet effet avait été réglée de plein droit par la Caisse Autonome d’Amortissement (CCA).

Traitement princier

Cependant, il n’a pas réussi convaincre la cour d’origine de son impressionnante fortune. Pourtant, sa défense avait présenté aux magistrats le traitement princier que la législation lui réservait pour le justifier : « 60 millions par an de frais de souveraineté, 28 millions par an pour l’entretien de son véhicule, 750 000 par an pour celui de son hôtel. notamment 2 millions par mois en tant que président du conseil d’administration des Forces EI »… Auxquels s’ajoutaient son propre salaire et ses frais de missions à l’étranger. Et tout cela pendant les vingt et une années que Mebe Ngo’o est restée au gouvernement.

Mebe Ngo’o n’a pas non plus réussi à convaincre le tribunal de la nécessité de confier bon nombre des services du ministère de la Défense qu’il évoquait à la société Limousine Prestige Services de son épouse – une opération qui sous-tendait l’accusation de prise d’intérêt.

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Le principal prévenu a clairement expliqué que ce choix était « essentiellement sécuritaire », affirmant qu’il répondait à un « besoin d’efficacité, de prévention et d’anticipation », dans un contexte marqué par la recrudescence des attentats terroristes au Cameroun. « Pour toutes nos cérémonies, j’avais choisi l’option de louer le matériel uniquement auprès de Limousine Prestige Services, car je pouvais garantir à 100% les conditions de sécurité », a-t-il déclaré. – a-t-il expliqué lors de l’audience du 27 août, sans toutefois rallier l’adhésion de son auditoire.

Menacé par Ferdinand Ngoh Ngoh ?

Mebe Ngo’o savait-il que son sort était déjà scellé ? Lors de son plaidoyer, le 16 janvier, l’ancien ministre a insisté sur le caractère politique de son procès qui, selon lui, était la véritable raison de ses ennuis judiciaires, révélant avec désinvolture qu’un an avant son arrestation, le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, avait menacé de l’envoyer en prison par le biais d’un contact. « La menace a finalement été mise à exécution », a-t-il lancé la veille leur magistrats.

Source :
Jeune Afrique

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