La fin du Franc CFA ? La Commission de la CEMAC propose une nouvelle dénomination et un panier de devises

Le Franc CFA et la cryptomonnaie sont deux sujets brûlants qui agitent les pays de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Le président Paul Biya et ses homologues se réuniront le 17 mars pour discuter de la réforme du Franc CFA, une monnaie qui suscite encore de nombreuses interrogations dans la région.

La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait présenter les résultats de ses réflexions sur la question lors de ce sommet extraordinaire. Les chefs d’État avaient demandé à Abbas Mahamat Tolli et à la Commission de la CEMAC de réfléchir à une nouvelle coopération monétaire avec la France, tout en restant attachés à une monnaie commune stable et forte.

Certains analystes ont estimé que ce sommet pourrait être décisif pour le Franc CFA, souvent qualifié de monnaie coloniale et considéré comme responsable des performances économiques atténuées de certains pays de la communauté. Des sources proches du dossier avancé que la Commission de la CEMAC pourraient proposer de changer la dénomination de la monnaie, qui deviendrait la MAC (monnaie d’Afrique centrale), Fura ou Toumaï, qui signifie « espoir de vie » en langue gorane. Il est également question de clôturer le compte d’opération dans les livres de la Banque de France, rapatrier les réserves de change au siège de la banque centrale de la CEMAC à Yaoundé, et retirer ultérieurement les représentants français au sein des organes décisionnels et de contrôle de la BEAC.

Enfin, Daniel Ona Ondo devrait proposer aux chefs d’État de choisir entre la continuité du rattachement à l’euro et un panier de devises constitué de l’euro, du dollar US et du Yuan chinois. Quant à la cryptomonnaie, elle devrait être au cœur des débats, avec une sollicitation des chefs d’État pour leur arbitrage sur la base d’une analyse de la situation et des conséquences de ces monnaies sur les économies de la région.

La République centrafricaine est actuellement le seul pays de la sous-région à avoir adopté le Bitcoin comme monnaie ayant cours légal sur son territoire, une décision qui avait été vivement critiquée par Abbas Mahamat Tolli. Il est donc peu probable que la BEAC conseille aux autres États de suivre cet exemple.

Ce sommet de la CEMAC s’annonce donc crucial pour l’avenir du Franc CFA et pour la question de la cryptomonnaie dans la région. Il est attendu que les chefs d’État prennent des décisions importantes pour garantir la stabilité économique et monétaire de la communauté.

La réforme du Franc CFA est un sujet de préoccupation depuis de nombreuses années dans la région. De nombreux observateurs ont estimé que cette monnaie, héritage de l’époque coloniale, n’est plus adaptée aux réalités économiques actuelles de la région. Elle est souvent accusée de freiner la croissance économique et de maintenir les pays de la CEMAC dans une situation de dépendance vis-à-vis de la France.

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