La cyberintimidation est une forme de violence numérique caractérisée par le harcèlement qui peut se produire par divers canaux numériques.
Au Cameroun, ce phénomène est devenu banal et le psychologue Maurice Somo a une théorie là-dessus.
« Ce qui peut expliquer ce phénomène de cyber Harcèlement c’est la haine sur les réseaux sociaux ,nous pouvons voir ici la théorie de Sigmund Freud , l’être humain par essence est un animal , laissé à lui seul ,il laisse prévaloir son comportement grégaire , l’idée de détruire l’autre est au dessus de lui » indiquait Maurice Somo sur les antennes de ABK radio il y a quelques mois.
Cela montre l’ampleur des atrocités que la cyberintimidation peut accomplir. Pour AMBARA Christelle, Social Media Manager chez EXPERT COMM et EVENTS Agency, dans la plupart des cas la victime connaît son harceleur.
« Généralement, les causes sont nombreuses : les ruptures amicales ou amoureuses, l’envie ou la jalousie notamment chez la fille, les règlements de compte, des pervers ou psychopathes qui s’amusent en harcelant des personnes sur les réseaux sociaux. Mais, dans la plupart des cas de harcèlement, la victime connait son/ses harceleur(s) » confiait-elle à VANESSA NGONO il y a quelques années.
Le cas qui nous amène à cet article est celui de Mirabelle Christelle Lingom, qui a révélé avant sa mort avoir été agressée et maltraitée. Il y a quelques jours son dossier et de nombreuses blessures ont été ouverts suite à l’arrestation de Julien Bapès Bapès, reconnu coupable dans cette affaire.
Pour sensibiliser, l’affaire Mirabelle Lingo est instructive. La loi camerounaise reconnaît et punit les crimes à caractère sexuel, notamment le viol et le harcèlement sexuel. La législation locale ne fait aucune mention du harcèlement sexuel en ligne. Il semble que l’auteur ne puisse être poursuivi que par présomption et par une interprétation libérale des lois existantes sur le harcèlement sexuel hors ligne.
Cependant, il semble optimiste quant à la reconnaissance et à la poursuite du harcèlement sexuel en ligne.
Cette lueur d’espoir passe par la loi n° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun, car elle vise à le faire, entre autres. « définir et punir les infractions relatives à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au Cameroun ».
Malgré le fait que cette loi permette en fait de punir les infractions à caractère sexuel tel que mentionné dans son article 79, où il est question d’« actes privés d’indécence énoncés aux articles 80 et 295 du Code pénal », force est de constater que le cadre juridique local est douloureusement silencieux à ce sujet.
Ce silence nécessite de reconnaître ce phénomène au niveau local et de promulguer une législation appropriée pour le contenir avant qu’il ne devienne incontrôlable.
ref: camerounweb