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Nicolas Sarkozy mis en examen : Voici le résumé de l’affaire tentaculaire du financement libyen

L’ancien président de la République a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire des soupçons de financements libyens de sa campagne de 2007.

« J’ai appris cette nouvelle mise en examen avec la plus grande stupéfaction ». Voilà comment a réagi Nicolas Sarkozy sur Facebook ce vendredi après l’annonce de sa mise en examen, une quatrième fois, pour « association de malfaiteurs » dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne en 2007. Ce chef de mise en cause est une première dans l’histoire pour un ancien chef de l’Etat, rappelle Mediapart, qui a révélé l’information. « Une nouvelle étape dans la longue liste des injustices commises tout au long de l’affaire », a commenté Nicolas Sarkozy sur Facebook.

Cette nouvelle mise en examen aggrave sa situation judiciaire alors qu’il est également bientôt jugé pour « corruption » dans l’affaire dite des écoutes, puis l’année prochaine pour ses dépenses excessives de la campagne présidentielle 2012. Désormais, l’étau judiciaire se resserre dans la tentaculaire affaire du financement libyen. Un dossier de plus de huit ans, aux multiples ramifications.

  • Juillet 2011, mars 2012 : les révélations de Mediapart

Dès juillet 2011, Mediapart publie un article évoquant « le grand soupçon libyen ». Au printemps 2012, des accusations de financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, lancées l’année précédente par le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, se précisent : Mediapart publie des documents affirmant que Tripoli aurait, en 2006, donné son accord pour un financement de 50 millions d’euros.

  • 2012-2013 : l’enquête

Nicolas Sarkozy porte plainte contre Mediapart. Une enquête pour « publication de fausse nouvelle » se soldera par un non-lieu. Le 3 mai, l’ex-Premier ministre libyen al-Baghdadi al-Mahmoudi, emprisonné en Tunisie, affirme, selon des propos rapportés par ses avocats tunisiens, que la Libye a bien financé la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy. Dans la soirée, un avocat français disant également le représenter dément qu’il ait tenu ces propos.

En décembre, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, poursuivi dans une autre affaire, affirme devant un juge détenir des preuves de ce financement libyen. Le 19 avril 2013, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire contre X.

  • Printemps 2013 : les tableaux de Claude Guéant

Fin avril, le Canard Enchaîné révèle qu’une perquisition chez Claude Guéant a permis de découvrir un versement de 500 000 euros depuis l’étranger effectué sur un compte de l’ex-homme de confiance de Nicolas Sarkozy. Claude Guéant justifie cette somme par la vente de tableaux de maître à un avocat malaisien.

En mai, L’Express révèle qu’un virement suspect de 25 000 euros, provenant de Jordanie sur un compte de Claude Guéant, a été découvert le même jour.

  • Mars 2015 : Claude Guéant mis en examen

Le 7 mars 2015, l’ancien ministre de l’Intérieur est mis en examen pour faux et usage de faux, et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée. Un homme d’affaires saoudien, Khalid Ali Bugshan, est également mis en examen, soupçonné d’avoir joué un rôle dans le versement des 500 000 euros.

  • Septembre 2016 : le carnet de Choukri Ghanem

En septembre 2016, le carnet de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen du Pétrole retrouvé mort noyé quatre ans plus tôt, est transmis aux enquêteurs. Il mentionne trois versements en 2007 destinés à Nicolas Sarkozy, totalisant au moins 6,5 millions d’euros.

  • Fin 2016 : de nouvelles accusations

Le 15 novembre, Ziad Takieddine affirme avoir personnellement remis 5 millions d’euros en liquide, provenant de Libye, en 2006 et 2007 à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant. Ce dernier fera condamner Ziad Takieddine pour diffamation en février 2020. Ziad Takieddine est mis en examen le 7 décembre 2016, pour complicité de corruption et de trafic d’influence notamment.

  • Janvier 2018 : l’arrestation d’Alexandre Djouhri

Le 8 janvier 2018, l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri, soupçonné d’avoir servi d’intermédiaire, est arrêté à Londres. Il était visé par un mandat d’arrêt européen délivré par les juges d’instruction du pôle financier de Paris.

  • Printemps 2018 : Nicolas Sarkozy mis en examen

Le 21 mars 2018, Nicolas Sarkozy est mis en examen pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens ». Il fait appel.

Le 29 mai, Éric Woerth, ancien trésorier de la campagne, est mis en examen pour complicité de financement illégal. Et Claude Guéant est de nouveau mis en examen le 17 septembre, pour « corruption passive » notamment. Par ailleurs, Bachir Saleh, l’ex-argentier de Mouammar Kadhafi, évoque le 22 mai sur France 2 des versements occultes du régime libyen à Nicolas Sarkozy.

  • Janvier 2019 : le rejet du recours de Sarkozy contre Mediapart

La Cour de cassation rejette le 30 janvier 2019 le recours de Nicolas Sarkozy qui accusait Mediapart d’avoir produit un « faux » en 2012. Saisie de pourvois de l’ancien chef de l’Etat et de son ancien ministre Brice Hortefeux, la plus haute juridiction judiciaire a définitivement confirmé le non-lieu ordonné en faveur de Mediapart à deux reprises, par les juges d’instruction puis par la cour d’appel.

  • Janvier 2020 : des nouvelles mises en examen

Le 31 janvier 2020, Alexandre Djouhri est mis en examen, notamment pour « corruption active », et placé en détention provisoire en France, où il a été extradé. Remis en liberté pour raisons médicales, il est assigné à résidence. Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, est mis en examen pour « association de malfaiteurs » le même jour.

  • Automne 2020 : l’étau se resserre

Le 24 septembre 2020, la cour d’appel de Paris rejette les recours déposés par Nicolas Sarkozy et ses proches, validant ainsi l’enquête. Le 12 octobre, Nicolas Sarkozy est finalement mis en examen pour « association de malfaiteurs », à l’issue de quatre jours d’audition par les juges chargés de l’enquête.

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