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Nouveau Rebondissement dans l’affaire Martinez Zogo, après 3 mois de son l’assassinat

Enlevé le 17 janvier et retrouvé mort 5 jours plus tard, toute la vérité n’a pas encore été dite sur la mort du responsable de la chaîne Amplitude Fm, dont les obsèques déchirent les membres de sa famille.

Le 13 avril, Jean Pierre Amougou Belinga a comparu devant la Cour d’appel du Centre, où il a été convoqué. C’était la deuxième fois que le principal accusé dans l’affaire Martinez Zogo comparaissait devant les juges pour répondre des accusations portées contre lui en lien avec le meurtre de la présentatrice et animatrice de l’émission « Traffic Jams » sur Amplitude FM. Il s’agit de la dernière apparition publique du patron de Vision 4 jusqu’à la prochaine audience du 27 avril, où l’homme d’affaires et ses avocats tenteront de prouver son innocence dans l’affaire.

Trois mois après la mort de Martinez Zogo, cette affaire, qui a agité l’opinion publique nationale et internationale, n’est toujours pas totalement résolue. De nombreuses zones d’ombre restent à résoudre dans la mort d’Arsène Salomon Mbani Zogo, enlevé dans la nuit du 17 janvier 2023 et dont le corps mutilé a été retrouvé dimanche 22 janvier dans une banlieue de la ville de Yaoundé. Avant sa mort, Martinez Zogo était une voix quotidienne pour de nombreux habitants de Yaoundé, une voix unique au style incisif et prosaïque qui fait parfois polémique. Il avait l’habitude d’indexer les personnalités de haut rang par leur nom dans son émission et de les accuser de corruption et de détournement de fonds.

Interrogé de toutes parts depuis le 17 janvier 2023, après l’annonce de la disparition de l’animateur radio Martinez Zogo, le gouvernement sort enfin de son silence avec un communiqué signé le 20 janvier 2023 par René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication. Deux jours plus tard, le corps sans vie du présentateur vedette du quotidien Embouteillage était retrouvé dans un état de décomposition avancé à Ebogo 2, non loin de Soa, dans le département de la Mefou-et-Afamba, région Centre. Une onde de choc a alors traversé le Cameroun avec une résonance internationale à ce jour. La société civile camerounaise appelle à plus de transparence dans les enquêtes.

arrestations

Plus d’une vingtaine de personnes ont été arrêtées entre le 31 janvier et le 9 février 2023, dont certaines ont depuis été relâchées. Le premier coup de filet a eu lieu le 31 janvier, une semaine après la découverte du corps de Martinez Zogo. Des arrestations ont eu lieu au cœur du renseignement camerounais. Les interpellations ont été confirmées quelques jours plus tard par un communiqué du Bureau, qui ne dit rien sur l’identité et les fonctions des personnes concernées. Mais très vite ils sont dans la presse soupçonnés d’avoir kidnappé, torturé et exécuté Martinez. Le chef de la Direction générale des recherches externes (DGRE), le commissaire divisionnaire Maxime Eko Eko, a ensuite été arrêté avec Justin Danwe, son adjoint.

L’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga a été interpellé à son domicile le 6 février 2023 par une escouade de gendarmes et trois de ses collaborateurs. Vous serez conduit au Secrétariat d’Etat à la Défense (Sed). L’enquête conjointe de la police et de la gendarmerie a également conduit à l’arrestation du colonel à la retraite Etoundi Nsoe. Vers 13 heures, le 9 février 2023, des perquisitions ont eu lieu au domicile d’une des trois épouses de M. Amougou Belinga, à son bureau de télévision Vision4, et à l’immeuble nommé « Ekang ». Plusieurs appareils et documents ont été saisis lors de ces raids, dont un disque dur et des serveurs servant à enregistrer des vidéos de surveillance, ainsi que du matériel d’enregistrement.

A partir du mardi 14 février 2023, Amougou Belinga et une vingtaine de personnes comparaîtront devant le tribunal militaire de Yaoundé. Vers 22 heures, le commissaire du gouvernement commencera enfin à interroger les suspects. Ceux-ci seront suspendus vers minuit. Mais il faudra encore attendre que la suite de ce dossier soit connue, le juge militaire ayant renvoyé tous les suspects au Sed pour complément d’enquête.

Pourtant, le collectif judiciaire de M. Jean-Pierre Amougou Belinga, soupçonné d’être le principal commanditaire de l’enlèvement et de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, s’est adressé pour la première fois à la presse à Yaoundé le 16 février 2023. Dirigé par l’ancien Bâtonnier Me Charles Tchoungang, le collectif dénonce le harcèlement et les machinations dont leur client est victime.

Les avocats continuent d’affirmer que leur client n’est pas impliqué dans le sort désastreux de Martinez Zogo et qu’il est lui-même victime d’un complot majeur.

Enterrement

L’enquête est désormais menée par une commission mixte police-gendarmerie annoncée par le secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh et menée au Secrétariat d’Etat à la Défense où sont détenus les suspects. Un mois plus tard, après des audiences devant le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, le juge d’instruction a prononcé des inculpations le 4 mars 2023. Le chef du groupe d’anecdotes Jean Pierre Amougou Belinga est accusé de complicité de torture, le chef du contre-espionnage camerounais Maxime Eko Eko, son directeur des opérations Justin Danwé et une dizaine de commandos ont été arrêtés à la prison principale de Yaoundé Kodengui.

D’autres suspects ont été relâchés le même jour. Alors que les accusés méditent sur leur sort dans la prison principale de Kodengui, certains membres de la famille du défunt annoncent un programme de deuil sans impliquer la compagne de Martinez et leurs proches. La famille était tellement divisée sur ce prétendu projet d’inhumation que les avocats des parties, notamment ceux de Jean Pierre Amougou Belinga, ont provoqué des réactions pour protester contre l’enlèvement de la dépouille de Martinez Zogo alors que le procès est pendant. Alors que la phase d’instruction se poursuit, le syndicat des avocats de l’entrepreneur a déposé un recours en libération conditionnelle sous caution auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel du Centre. Vaine.

RF: Mutations

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