Je parle souvent de Donatian Koagne ici, mais beaucoup ne semblent pas savoir qui est ce monsieur. J’ai grandi dans la ville où cet homme est né et il a été un modèle pour plusieurs jeunes du quartier. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il était une référence pour les jeunes. Un Robin des Bois qui a volé aux riches pour donner aux pauvres.
Voici juste son histoire pour vous. C’est l’histoire du plus grand escroc d’Afrique. Il a laissé un carnet indiquant l’identité de ses victimes et les sommes qu’il en a extrait. Tout le monde cherche ce fameux carnet. Les espions français rôdent car le gouvernement français, à travers sa politique « franco-africaine », veut protéger les « amis africains ».
Les Américains recherchent des informations préjudiciables aux intérêts de la France dans son pays africain.
Ce carnet est aussi l’objet de la cupidité des services secrets israéliens. Interpol, le FBI, le Mossad sont toujours à la recherche de ce cahier. Moi-même arol Ketch, j’y suis depuis didonc à la recherche du cahier ! ça me donne ça Ehhh. Je suis sur le point de trouver ce carnet ; Je suis sur la bonne voie.
Issu d’une famille pauvre de 9 enfants, rien a priori ne le prédisposait à une renommée internationale. Et pourtant, dans les années 1990, Donatien Koagne a marqué les esprits de nombreux Camerounais. Ses exploits ont fait rêver tant de jeunes Africains. Il incarnait la réussite financière.
Un octobre au milieu des années 1990, Donatien Koagne est arrêté à l’aéroport de Douala avec à son bord une cargaison de mercure. Sans les mains vides, il explique que l’intention est de faire de la fausse monnaie et propose de l’argent au commissaire. Accusé de corruption, il a été acquitté grâce à son soutien.
Sa vraie spécialité était de « multiplier les billets de banque ». Il fait croire à ses interlocuteurs qu’il a une méthode de duplication des billets. Il prétend pouvoir tripler la caution. Ses premières démonstrations, il les fait dans des fûts de teinture d’iode, dans lesquels sont cachés deux vrais billets de banque.
Dans un petit laboratoire installé dans une mallette, Koagne cache deux vrais billets de banque recouverts de peinture noire. Après avoir introduit le ticket à dupliquer, un produit dissout la peinture noire, révélant trois tickets apparemment identiques.
Koagne « teste » alors à plus grande échelle et rend des valises avec de vrais billets mouillés à ses sponsors. Une fois l’épreuve terminée avec 100 000 $, les pigeons n’hésitent plus à lui confier des millions.
A l’époque, Donatien Koagne était présenté comme le premier Camerounais à acheter un avion. On se souvient encore des images de la Télévision nationale camerounaise (CRTV) montrant l’atterrissage sur le tarmac de l’aéroport de Bafoussam d’un jet privé qu’il venait « d’acheter à bord », alors Premier ministre camerounais.
Lors de l’opération « coup de cœur » organisée en 1994 en faveur des lions indomptables, alors engagés dans la Coupe du monde aux Etats-Unis d’Amérique, il a versé une somme de 10 millions de francs CFA pour les caméras de soutien avant chirurgie. Dans un album photo qu’il aimait feuilleter en public, on le voit en compagnie de hautes personnalités comme Nelson Mandela, Moboutu, Blaise Compaoré, Sassou N’Guesso. Mais d’où tient-il sa fortune et sa renommée internationale ?
Donatien Koagne était en fait un feyman international. Il était connu pour sa capacité à « multiplier les billets de banque ».
Koagne aurait ainsi soulagé le président congolais Sassou N’Guesso de 7 millions de dollars, l’ancien président zaïrois Mobutu de 15 millions, l’ancien président burkinabé Blaise Compaoré de 40 millions de dollars. Parmi ses victimes figurent plusieurs ministres gabonais, béninois, espagnols, français et même un membre des services secrets israéliens. Au Kenya, en Tanzanie, en Afrique du Sud, il a fait de nombreuses victimes.
Surnommé le « Roi du Cameroun », il incarnait la figure du parfait escroc dans les années 90. Sans vergogne riche, généralement orné de tuniques amples et abhorré un chapeau brodé de dignitaires ; il était le roi des voleurs. Il débarquait souvent au Cameroun de manière inhabituelle.
La plupart des chefs traditionnels occidentaux l’ont accueilli sur le tarmac de l’aéroport de Bafoussam/Bamougoum. Il est venu dans son avion privé. Un avion qu’il a aussi fait Fey mdrr (le djo était terrible). La compagnie Transair qui lui avait loué cet avion n’avait jamais touché un centime.
Il avait conquis le cœur des chefs traditionnels d’Occident et avait, par exemple, pris l’avion avec eux, dont le sultan roi des Bamoun, qui tous le tenaient en haute estime.
En 1995, un don a voulu toucher l’un des chefs des services spéciaux du Yémen. Il promet de produire 9 millions de dollars avec 3 millions de dollars. Le piège fonctionne.
Il a chargé 2,5 millions de dollars dans son Falcon 20. A Nairobi, l’avion a heurté une gazelle et Koagne a loué un Falcon 50 à Dassault. Arrivé au Bourget, l’avion est fouillé par la douane. Le pécule est confisqué, certains billets sont mouillés.
Les douaniers pensent qu’il s’agit de faux dollars et décident d’envoyer une cargaison aux États-Unis pour expertise. Les Américains sont stupéfaits : les billets sont de véritables contrefaçons,
Comment Donatien a-t-il pu faire ça ? pas de réponse Koagne est arrêté et emprisonné dans une prison au Yémen.
En 1994, le journaliste camerounais Pius Njawé écrivait [……….] Bon, j’en ai marre d’écrire, si vous voulez lire la suite de l’histoire, procurez-vous mon livre, « Surnoms des hommes et des femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique ».
Comme je suis gentil, je continue un peu : en 1994, le journaliste camerounais Pius Njawé s’est rendu en Afrique du Sud pour interviewer les équipes préparant l’accession au pouvoir de Nelson Mandela. Lors d’une réunion au ministère des Affaires étrangères, Njawé est surpris par une question du ministre. Il veut savoir s’il y a un roi au-dessus du président de la république au Cameroun.
Njawé répond non et s’enquiert de la raison de la question. Le cabinet du ministre vient de recevoir un fax annonçant l’arrivée du roi du Cameroun. Njawé parvient à rencontrer le mystérieux « Roi du Cameroun » et découvre qu’il s’agit en fait de Donatien Koagne.
Maintenant, si vous voulez en savoir plus, lisez mon livre, « Les surnoms des hommes et des femmes qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Afrique »
Bon pour ne pas dire que je suis méchant, j’ajouterais qu’il a été emprisonné au Yémen, ses yeux ont été crevés et ses bras amputés. Il est mort de mort violente.
Pour conclure, j’ajouterai quand même ça ; La légende raconte que lorsque Donatien a été emprisonné, il a suffi d’une visite de sa mère pour disparaître comme par magie.
« C’est un homme qui a tout osé, même l’impensable. » Il a connu des succès et des échecs suprêmes, l’honneur et la disgrâce, il a atteint le haut et le bas, il a connu la grâce et la disgrâce, il a tout gagné et tout perdu, à sa dignité et à sa sœur Jeanne Magloire Koagne la princesse le dit tellement et qui a été brutalement assassiné à son domicile dans le quartier Ngousso de Yaoundé « peut être lu à son sujet dans le livre « L’art de l’arnaque à l’africaine ».
Donatien et sa soeur Jeanne Koagne ont rejoint leur père David Koagne décédé en 2000, leur mère Denise Memdjofang décédée en 2008 et leur frère Gutenberg qui a été assassiné en Afrique du Sud et dont le crâne a été envoyé au Cameroun sous forme de colis. .
Héros pour certains, monstre pour d’autres ; il était tout cela à la fois ; Cependant, je maintiens qu’il est le premier camerounais à ouvrir des casinos à Douala et Yaoundé, il a aidé plusieurs personnes dans sa Bafoussam natale, il a largement contribué au coup de coeur pour les lions indomptables en 1994, il avait aussi investi dans la métallurgie, la chaudronnerie et hôtels, très généreux il donnait beaucoup d’argent partout où il allait, il était président du Racing Club de Bafoussam (Tout Puissant de l’Ouest). C’est également durant cette période que le Racing de Bafoussam a connu les heures les plus glorieuses de son histoire en remportant la première Coupe du Cameroun de Football.
Koagne Donatien a toujours dit qu’il n’avait jamais pris 5 francs à un Camerounais et que son rêve était de chercher fortune à l’étranger pour venir investir dans le pays.
Koagne Donatien avait des soutiens aux plus hauts sommets de l’Etat et parmi eux se trouvait le sinistre Jean Fochivé, le chef de la police politique d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya.
Dans le prochain épisode je raconterai la relation privilégiée entre Koagne Donatien et Jean Fochivé ; Savez-vous comment Jean Fochivé a aidé Koagne à s’échapper du Cameroun alors que les services secrets français et américains étaient à ses trousses ? Connaissez-vous les circonstances dans lesquelles la sœur préférée de Koagne a été assassinée ; Jeanne Magloire Koagne, celle qu’il appelait « princesse » ? C’est elle qui possédait tous les secrets de l’homme et donc son fameux carnet ! J’en parlerai dans un prochain épisode.
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