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Qui voulait le journaliste Martinez Zogo ?

Il était porté disparu depuis le 17 janvier. Le corps sans vie de Martinez Zogo, 51 ans, directeur général de la radio privée Amplitude FM, a été découvert le matin du 22 janvier près de la ville de Soa, dans la périphérie nord de Yaoundé. L’information a été confirmée par le porte-parole du gouvernement René-Emmanuel Sadi, qui a précisé dans un communiqué du même jour que le corps avait été retrouvé dans un « état de décomposition avancé ».

« Abus corporel »

Charly Tchouemou, rédacteur en chef d’Amplitude FM, a déclaré avoir reconnu la victime. Les autorités précisent que l’épouse de Martinez Zogo a formellement reconnu ses effets personnels et que le journaliste a subi « des lésions corporelles graves ». Son corps a a été transporté à l’hôpital central de Yaoundé dans la journée pour une autopsie et ce dimanche une foule nombreuse s’était massée devant l’établissement, ainsi que de nombreux éléments des forces de l’ordre. Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête pour retrouver « les auteurs de ce crime odieux, innommable et intolérable ».

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L’opposition et les organisations de défense de la presse dénoncent un « assassinat ». Zogo a disparu dans des circonstances difficiles et était l’animateur vedette d’une émission quotidienne, Embouteillage, diffusée du lundi au vendredi et très populaire dans la capitale camerounaise. Selon une source policière, une enquête avait été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de sa disparition.

« Horrible meurtre »

Dans l’émission, ce journaliste engagé traitait régulièrement d’affaires de corruption, dans lesquelles il n’hésitait pas à nommer des personnalités importantes. Il a notamment été détenu pendant deux mois en 2020 dans une affaire dans laquelle il était accusé de diffamation. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé à sa libération et a exhorté le gouvernement à dépénaliser ce crime.

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Le Syndicat national des journalistes du Cameroun a exprimé sa « consternation » dans un communiqué dénonçant un « assassinat odieux » et appelant les professionnels des médias à s’habiller en noir le 25 janvier pour marquer leur deuil. L’Institut international de la presse, une organisation de défense de la liberté de la presse basée à Vienne, a exhorté les autorités camerounaises à « enquêter immédiatement sur l’horrible meurtre du journaliste ». Martinez Zogo et assurez-vous que les coupables soient traduits en justice.

L’opposition politique a également été indignée, comme l’a déclaré le député de l’opposition Front social-démocrate (SDF), Jean-Michel Nintcheu, qui dans un communiqué a dénoncé un « crime » qui « ne peut rester impuni ».

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L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a affirmé vendredi que Zogo avait été « enlevé » devant un commissariat de la périphérie de Yaoundé vers 20 heures le 17 janvier. En effet, il a été vu pour la dernière fois devant un commissariat, a confirmé une source policière, ajoutant qu’il n’avait « aucune piste pour confirmer qu’il s’agissait d’un enlèvement ».

N’importe lequel d’entre nous peut se retrouver dans cette situation à cause de quelque chose que nous aurions pu dire

« Il existe de nombreuses zones d’ombre concernant les circonstances de son enlèvement brutal. Les autorités doivent mener une enquête rigoureuse, approfondie et indépendante pour établir toute la chaîne des responsabilités et les circonstances qui ont conduit à ce triste événement », a déclaré Sadibou Marong, responsable du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Dimanche, plusieurs chaînes de télévision camerounaises ont consacré leurs programmes à cet événement. Interrogée sur la chaîne Info TV, la romancière Calixthe Beyala s’est dite « déprimée, attristée ». J’ai su qu’il était mort dès qu’on a appris qu’il allait être kidnappé. On peut se poser la question : à qui est-ce le tour ? N’importe lequel d’entre nous peut être dans cette situation pour quelque chose que nous aurions peut être m’a dit ».

(avec AFP)

Source :
Jeune Afrique

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