Tension sociale : le personnel d’Oapi sur le sentier de la guerre

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Climat social tendu, abus de pouvoir, salaires retenus, allocations de carburant bloquées, contrats rompus… La colère gronde au sein de l’organisation.

A Yaoundé, au siège de l’Oapi, le cadre de vie devient de plus en plus tendu. La colère gronde dans tous les départements, et l’accumulation de frustration ressemble à un volcan lançant des panaches de fumée à la veille d’une éruption.

Tout d’abord, la mise à l’écart de nombreux cadres de l’institution qui ont été relégués à des tâches anodines. Par la suite, des avances sur salaire bloquées et des contrats rompus avec des prestataires de services figurent parmi les autres griefs soulevés contre la direction générale.

La goutte qui a fait déborder le vase, aux yeux du personnel de l’Oapi et de plusieurs administrateurs, a été cette note datée du 17 janvier. Profitant toujours de ces vacances depuis le 23 décembre 2021, le Dg Denis Bohoussou a surpris toute la maison en signant lundi une note de service, désignant le directeur des affaires juridiques, Maurice Batanga, comme celui devant s’occuper du directeur général par intérim en son absence. .

Bien que selon les textes de l’Oapi, la DG garantisse tous les pouvoirs délégués à l’institution par les États membres, notamment le pouvoir de signer au nom de ces États, tous les actes de propriété industrielle (délivrance de titres, refus de demandes de titres, maintien de droits, décisions d’opposition et réclamations de propriété).

A ce titre, il représente la souveraineté accordée à l’Oapi par ces Etats dans le domaine de la propriété intellectuelle. En son absence, cette mission est remplie par le directeur général adjoint, qui est de facto intérimaire de plein droit. De ce fait, le Directeur Général, à travers sa note nommant le Directeur des Affaires Juridiques par intérim en lieu et place du Directeur Général Adjoint, remet en cause les textes organiques de l’institution.

Cette situation plonge encore plus l’institution panafricaine dans le plus grand désarroi. Ce qui rend le document discutable, rapporte une source, c’est avant tout le fait que « non seulement le cachet et la signature du PDG sont scannés, mais aussi le fait qu’il ne faut pas préciser le délai de la période d’intérim ».

Détournement et mauvaise gestion
A ce tableau déjà assez sombre s’ajoutent des erreurs de gestion troublantes. Des faits reconnus en interne. L’Oapi est englué dans la « mauvaise gestion » depuis plusieurs années, avoue un responsable de l’établissement. « Jusqu’en 2021, nous n’avions aucune preuve de l’utilisation de près de 300 millions de F », précise notre source.

Selon ce cadre, outre les sommes indues, des fonds ont purement et simplement « disparu », via un système de « fausses factures et placements fictifs ».

Un rapport d’audit des experts-comptables Mazars sur la gestion financière de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle pour les exercices 2018 à 2020, dont le premier exemplaire a été consulté par Le Messager, révèle « des irrégularités et des inexactitudes ».

On parle d’un montant de près de 500 millions de Fr engloutis à l’Oapi. L’audit constate également des situations de non-conformité des factures et des chèques aux fournisseurs d’un montant de plus de 150 millions de FB.

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Source: CamerounWeb

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