Deux Africains figurent parmi les détenus de Guantanamo déclarés « libérés » par les États-Unis, mercredi 12 janvier 2022. Ils ont été incarcérés pendant 15 ans sans jamais avoir été formellement inculpés. Le gouvernement américain estime désormais qu’ils ne constituent plus une menace pour le pays.
De notre correspondant régional à Nairobi, Florence Moricea
Mohamed Abdul Malik Bajabu est le seul Kenyan détenu à Guantanamo. Arrêté en 2007 par les autorités de Nairobi, il a été renvoyé aux Etats-Unis quelques semaines plus tard et est depuis détenu sous le statut de « prisonnier de guerre », expression que les Américains utilisent pour désigner les prisonniers en lien avec la lutte contre le terrorisme. .
Le Kenyan était accusé à l’époque d’avoir des liens étroits avec al-Qaïda en Afrique de l’Est et d’avoir participé à une série d’attentats terroristes perpétrés à Mombasa en 2012. Quinze ans plus tard, le gouvernement américain estime enfin qu’il a été « libéré » en raison de son « faible niveau d’instruction » et parce qu’il occupait un poste mineur lors de son arrestation.
Reste à savoir si le Kenya acceptera un accord avec les États-Unis pour son transfert rapide dans son pays. Sinon, il doit rester en prison jusqu’à ce que les États-Unis trouvent un pays tiers prêt à l’accueillir.
L’autre détenu impliqué est Guled Hassan Duran. C’est un citoyen somalien, emprisonné à Djibouti en 2004. Il a d’abord passé 900 jours dans les prisons de la CIA avant d’être envoyé à Guantanamo. Il est le premier détenu de ce niveau à être déclaré « libérable ». Mais il est peu probable qu’il sorte de sitôt. Les États-Unis n’autorisent pas les transferts vers la Somalie, qu’ils considèrent comme un pays à risque.
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