En visite au Gicam hier 18 mai 2021, pour une réunion d’appropriation par le secteur privé du plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Premier ministre Joseph Dion est reparti avec une grande promesse et un « petit » pot.
Est-ce un succès ou un échec? Comment, alors, qualifier la lignée très populaire du chef du gouvernement du Premier ministre, le chef Joseph Dion Ngute, au siège du Groupement inter patronal (Gicam) hier 18 mai 2021, à Douala. Un échec? Un succès ? Peut-être en même temps que la réunion qualifiée d ‘«historique» par le président très proactif du Gicam, Célestin Tawamba montre des résultats plutôt mitigés. Comme une symphonie inachevée qui a déchaîné pour la première fois des notes harmonieuses entre un Premier ministre toujours aussi affable et chaleureux et surtout « très apprécié du monde des affaires » (Tawamba) et des entrepreneurs qui s’empressaient de répondre à cet appel. «En 64 ans d’existence, Gicam n’avait jamais été honoré de la visite du chef du gouvernement de notre pays dans le bâtiment où se trouvait le siège», s’est enthousiasmé Tawamba dans son discours de bienvenue, conscient qu’il a été décisif après la rencontre manquée, le point a marqué le ministre de la Justice, Laurent Esso, qui avait démasqué la veille une visite annoncée au siège de l’organisation patronale.
Confusion et scepticisme
C’est là que réside le succès de cette initiative sans précédent. Un Premier ministre entier expulsé vers Gicam n’a jamais été vu auparavant. Cependant, en homme d’affaires avisé, Célestin Tawamba n’avait pas l’intention de tisser des éloges toute la journée pour son illustre hôte. Passé les plaisanteries, alors il a mis les pieds dans le plat. Le secteur privé contribue à 40% du budget de l’Etat et veut être respecté. «En me demandant de montrer leur soutien aux initiatives gouvernementales, les chefs d’entreprise ne cachent pas leur perplexité et leur scepticisme», a martelé le patron de Gicam avant de faire valoir son point de vue: «confusion car, ailleurs dans le monde, dans le contexte de la pandémie de Covid-19, ce n’est pas l’État qui a besoin de l’appui du secteur privé, c’est le gouvernement qui fournit une aide pour soutenir les entreprises. Le scepticisme quant à l’utilisation des contributions qu’elles souhaitent apporter, tant dans le passé, la collecte de fonds n’a pas toujours bénéficié de la transparence nécessaire pour les faire. l’objet d’une utilisation non conforme ».
Avantages fiscaux?
Face à tant de candeur, Dion Ngute se devait d’être clair. «Le gouvernement n’a pas l’intention de s’immiscer dans la gestion des micro-projets issus du plan de reconstruction du président de la République. Sur le terrain, les microprojets seront menés par les entreprises elles-mêmes en collaboration avec les municipalités et les conseils régionaux sous la tutelle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) », a-t-il assuré. Le ministre Paul Tasong, invité à discuter de ce fameux plan national, qu’il coordonne, a indiqué qu’il n’était même pas le signataire des projets de loi de l’opération. Les régions du Cameroun actuellement en crise, à savoir le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord, ont été déclarées «zones économiquement désastreuses», selon un décret signé le 2 septembre par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
Ce dernier a invité les chefs d’entreprise à profiter des régimes fiscaux prévus par la loi pour investir massivement dans ces régions. Mais pour agir, Tawamba a appelé à une révision de ce décret « avec comme objectif supplémentaire de faciliter la mobilisation des contributions et d’éviter tout risque de contentieux fiscal dans les opérations de soutien ».
Le Sabc déploie 500 millions de Fcfa
Réconfortant? Nous attendrons, mais avant il y avait un air de réticence parmi les employeurs qui ont sorti le chéquier pour soutenir l’initiative. Et il a fallu attendre l’arrivée au comptoir d’Emmanuel de Tailly, vice-président du Gicam et directeur général de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc), pour enfin avoir droit aux numéros. 500 milliards de francs CFA que la Sabc annonce mettre à disposition du plan pour financer principalement la construction d’infrastructures scolaires et routières. « Sous réserve de l’approbation du Conseil d’Administration, nous investirons à nouveau 500 millions de francs CFA pour un total de 1 milliard de francs CFA », a déclaré de Tailly. Lors du procès, Célestin Tawamba (patron de La Pasta) s’est exprimé au nom du groupe des industries minières camerounaises pour annoncer une contribution de 200 millions de francs CFA. « Avec la mise en place de ces mécanismes, et malgré leurs craintes, un grand nombre d’entreprises ont déjà manifesté leur intérêt à participer à la dynamique de ce citoyen, et je pense que d’autres feront de même à l’issue de la présentation du plan et projets. Nous nous sommes fixé un horizon de trois à quatre mois pour permettre aux entreprises de respecter leurs engagements », a assuré Tawamba. Le Premier ministre s’est dit très satisfait des échanges de la journée, mais a évité de trop commenter les 700 millions de francs CFA ainsi récoltés. En signe …