La Libye a enfin un nouvel envoyé spécial de l’ONU, plus de dix mois après la démission du Slovaque Jan Kubiš. António Guterres a nommé le diplomate sénégalais Abdoulaye Bathily dans la nuit du vendredi au samedi 3 septembre. Le secrétaire général des Nations unies a quelque peu forcé l’une des parties libyennes, qui l’avait initialement rejeté il y a quelques semaines, dans ce pays où deux gouvernements se disputent le pouvoir.
Abdoulaye Bathily est approché pour ce poste depuis début août. Une première tentative pour nommer ce mandat avait échoué le 15 août, malgré l’approbation de tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Cela s’est d’abord heurté à l’opposition du gouvernement de Tripoli, qui n’a pas voulu en entendre parler.
Depuis lors, le secrétaire général de l’ONU est en pourparlers avec le gouvernement dirigé par Abdelhamid Dbeibah, selon une source onusienne. L’a-t-il convaincu ou contraint ? Personne ne le sait pour le moment.
Pourtant, António Guterres a officialisé hier soir la nomination du diplomate sénégalais comme envoyé spécial en Libye et, selon un spécialiste de la Libye, l’urgence s’imposait. Depuis la démission brutale de son prédécesseur, le Slovaque Jan Kubiš, en novembre dernier, plusieurs propositions de candidature avaient été rejetées par le Conseil de sécurité, alors que de nouvelles violences secouent Tripoli depuis juillet.
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A 75 ans, Abdoulaye Bathily, huitième représentant spécial de l’ONU et premier Africain à occuper ce poste très délicat depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, aura fort à faire.
« Sa mission principale est d’organiser un dialogue entre les gouvernements libyens rivaux dans le but ultime d’organiser des élections consensuelles. a déclaré notre source onusienne.
Mais il n’y a guère d’illusions. » Les difficultés viendront de partout, des acteurs internes et externes a ajouté notre source.
« Une mission risquée »
Avec RFI, Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen, estime que la nomination d’Abdoulaye Bathily relève déjà du miracle, mais il estime qu’il a peu de chances de réussir sa mission.
Il a un projet très important. Tout d’abord, réunir tous les États voisins de la Libye et, autre complication, il est naturel d’avoir le soutien d’acteurs régionaux, sans oublier bien sûr la Russie. C’est donc vraiment une mission très délicate, une mission à haut risque.
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Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen
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