Le président algérien Abdelmadjid Tebboune est arrivé à Moscou pour une visite d’État de trois jours, affirmant vouloir renforcer « l’amitié et la coopération » avec son allié russe malgré les sanctions américaines et européennes. Tebboune rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine jeudi, après avoir assisté à un forum économique à Saint-Pétersbourg et rencontré le Premier ministre russe Mikhail Mishustin à Moscou. Bien que certains médias algériens craignent que cette visite ne soit mal interprétée par les pays occidentaux, Tebboune a souligné que l’Algérie avait également de bonnes relations avec les États-Unis et l’Union européenne. La coopération économique et technologique sera au centre des discussions entre les deux dirigeants, la coopération militaire n’étant pas à l’ordre du jour.
L’Algérie, qui importe environ la moitié de son matériel militaire de Moscou, est le troisième plus grand importateur d’armes russes au monde. Cependant, depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, l’Algérie a évité de voter en faveur de résolutions anti-Russie à l’ONU tout en accueillant des hauts responsables de Washington, Moscou et des pays européens pour confirmer sa neutralité. La chercheuse en sciences politiques Sofia Boulmani souligne que l’Algérie est dans une position délicate en tant qu’importateur clé de gaz et coopérateur militaire de la Russie, tout en étant située aux portes d’une Europe en crise énergétique. Cependant, Boulmani estime que l’Algérie est également en position de négocier de meilleurs partenariats avec les deux parties.
Malgré les pressions exercées par les lobbies américains et européens pour imposer des sanctions à l’Algérie en raison de ses relations avec la Russie, Washington et les dirigeants de l’UE adoptent une approche plus amicale envers l’Algérie en tant que producteur clé de pétrole et de gaz dans le monde. La visite de Tebboune en Russie vise à renforcer les liens économiques et technologiques entre les deux pays, plutôt que la coopération militaire.
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