Naufrage en Grèce : plus de 70 morts et des centaines de disparus
Un navire de pêche parti de Libye a coulé dans la nuit du 13 au 14 juin alors qu’il faisait route vers l’Italie. Selon les témoignages de rescapés, le bateau transportait 750 réfugiés. Une centaine de personnes ont pu être secourues, mais les autorités grecques ont annoncé avoir retrouvé 79 cadavres. Les survivants, en majorité syriens, égyptiens et pakistanais, ont été hébergés temporairement dans un hangar désaffecté. Ils sont psychologiquement et physiquement très affaiblis, ayant voyagé pendant six jours dans un bateau où ils étaient les uns sur les autres, sans gilets de sauvetage, sans endroit pour faire leurs besoins, déshydratés et n’ayant pas bien mangé depuis des jours.
Le bateau serait parti de Tobrouk, une ville portuaire de l’est libyen, à moins de 150 kilomètres de la frontière égyptienne. Depuis un an environ, le nombre de départs depuis cette région nord orientale dite de la Cyrénaïque a considérablement augmenté, alors qu’une majorité des migrants tentaient jusque-là de rejoindre l’Europe depuis la région côtière de Tripoli. En juin, ce sont la moitié des départs qui ont eu lieu depuis l’Est, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et l’Armée nationale libyenne (ANL).
La Grèce est l’un des principaux points d’entrée en Europe pour les migrants et les réfugiés, qui fuient la guerre et la pauvreté en Afrique et au Moyen-Orient. Depuis le début de l’année, plus de 10 000 personnes ont débarqué sur les îles grecques de la mer Égée, selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le nombre de morts en Méditerranée centrale a atteint un niveau record en 2016, avec plus de 5 000 décès, selon l’OIM.
Les autorités grecques débordées
Le naufrage de ce bateau de réfugiés en Grèce a mis en lumière la difficulté des autorités grecques à faire face à l’afflux de migrants et de réfugiés. Les centres d’accueil sont surpeuplés et les conditions de vie sont souvent précaires. Les ONG et les associations humanitaires dénoncent régulièrement les conditions de détention des migrants et des réfugiés en Grèce, ainsi que les violences policières et les expulsions illégales. Les autorités grecques ont promis de renforcer les mesures de sécurité et de lutter contre les passeurs, mais les critiques estiment que cela ne suffit pas et qu’il faut une réponse plus globale et plus humaine à la crise migratoire.
La crise migratoire en Europe
La crise migratoire en Europe est l’un des plus grands défis auxquels l’Union européenne est confrontée. Depuis 2015, des centaines de milliers de migrants et de réfugiés ont traversé la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, principalement via la Grèce et l’Italie. Les pays de l’UE ont été divisés sur la manière de gérer cette crise, certains prônant une politique d’accueil et de solidarité, tandis que d’autres ont opté pour une politique de fermeture des frontières et de renvoi des migrants dans leur pays d’origine. La crise migratoire a également alimenté la montée des mouvements populistes et nationalistes en Europe, qui ont remis en question les valeurs fondamentales de l’UE et ont appelé à une politique plus dure envers les migrants et les réfugiés.
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