Des collégiens bretons ont décidé de rédiger leur épreuve de sciences en langue bretonne, malgré l’interdiction. Les établissements Diwan font partie d’un réseau d’écoles associatives où tous les enseignements sont dispensés en breton. Le ministère de l’Education nationale a donné raison aux revendications des écoles Diwan en déclarant que les copies des collégiens concernés seront corrigées en breton, sans aucune conséquence négative. Les défenseurs de l’apprentissage des langues régionales à l’école poussaient déjà depuis plusieurs années pour que l’épreuve de sciences soit alignée sur celles d’histoire-géographie et de mathématiques.
Le réseau Seaska d’enseignement associatif par immersion en basque, qui regroupe 4 200 élèves répartis dans 38 écoles de l’Académie de Bordeaux, est habitué aux actions coups de poing de désobéissance civile. En juin 2022, une dizaine de professeurs avaient même refusé de corriger des copies du brevet, en signe de protestation. Depuis sa réforme en 2018, les élèves ne peuvent plus passer certaines épreuves en basque, comme c’était autorisé par le passé.
La pédagogie immersive a été jugée inconstitutionnelle par le Conseil constitutionnel en 2021. L’article 4 de la loi Molac souhaitait sécuriser juridiquement un enseignement bilingue dit immersif en langue régionale, dans le respect des objectifs de maîtrise de la langue française fixés par le code de l’éducation. Mais les Sages avaient alors estimé que l’enseignement immersif d’une langue régionale est contraire à l’article 2 de la Constitution précisant que la langue de la République est le français.
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