Défis
société
Par
AFP
le 18/06/2021 à 9h01
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Il y a dix ans, les familles libyennes n’auraient certainement pas imaginé un jour pique-niquer dans l’une des casernes les plus célèbres de Mouammar Kadhafi. Et pourtant, l’ancienne académie militaire des « Amazones » vient d’être transformée en parc d’attractions à succès au cœur de Tripoli.
Pendant le long règne de Kadhafi, « Amazone » faisait référence aux femmes en tenue de travail qui offraient la sécurité au colonel déchu. . Cette académie a longtemps été un symbole du pouvoir dictatorial et bizarre du « Guide », qui a été pourchassé et tué dans le cadre du « Printemps arabe » en 2011.
Une décennie de chaos s’est écoulée, et depuis son ouverture il y a quelques semaines le parc qui le suivait n’était jamais vide. Il fait face à la corniche sculptée par les vents méditerranéens et s’étend sur 80 000 m2.
« J’aime faire du sport et je peux aller me promener ici avec ma femme pendant que nos enfants jouent à côté », a déclaré à l’AFP Muhannad Kashar, 47 ans, qui s’y rend tous les soirs avec sa famille.
« On sent l’air frais de la mer, et avec toutes ces familles on a le sentiment que Tripoli revit après des années de conflit », poursuit son épouse.
Le parc avec piste cyclable, manèges, mini terrains de foot et espaces verts ouvre ses portes en pleine période d’essor politique, marqué en mars par la mise en place d’un gouvernement unifié chargé de gérer la transition jusqu’aux élections de décembre.
Le projet a fait du chemin comme les milices l’ont tenté après le soulèvement de 2011, en partie des villes voisines, rechignent à prendre les armes pour y parvenir, à profiter du chaos pour prendre le contrôle du terrain qui est stratégiquement situé entre le port et le centre-ville. Enfin, il y a quatre ans, l’ancien gouvernement d’union (GNA), dont l’autorité ne s’exerçait que sur une partie du pays, a décidé de transformer le site en espace de loisirs, première étape vers la démilitarisation du centre de la capitale.
« C’est une réussite », a déclaré Ibrahim Al-Khlifi, le maire de la commune de Tripoli. Le parc attire chaque jour plusieurs milliers de visiteurs.
« Notre objectif était de limiter la prolifération des armes et d’éliminer tous les camps militaires dans les villes », a-t-il déclaré à l’AFP, qualifiant cette première reconversion de « sage décision ». ouvrir la voie.
D’anciennes installations militaires reconverties en jardins, parcs ou stations balnéaires devraient ouvrir prochainement, assure le responsable.
Contrairement à d’autres quartiers de la ville où les déchets s’entassent, tout reste propre ici. Des poubelles sont installées partout et les visiteurs veillent à ne rien laisser derrière eux.
Les familles pique-niquent joyeusement avec un thermos avec du café ou du thé sur les tables et bancs en bois mis à disposition, pendant que leurs enfants jouent à proximité.
Certains lâchent leurs scooters pour se précipiter vers un camion de glaces qui annonce son carillon.
Des jeunes filles et femmes qui, par peur du harcèlement et à cause du peu de trottoirs, ne peuvent généralement pas sortir dans la rue pratiquer seul son sport en toute tranquillité.
Mahmoud Al-Tijani est venu à vélo de la ville de Zawiya, à 45 km à l’ouest de la capitale, pour ce « chemin qui manque dans les parcs publics ».
Avec Avec le soutien de la mairie de Tripoli, le plasticien Iskandar Al-Sokni a peint une œuvre au sol dans la partie centrale du parc qui visait à « véhiculer un message de paix ».
Il lui a fallu environ trois mois pour couvrir 2500 m2 de jaune, dessinant des cercles rouges et des vagues bleues représentant des vagues.
L’idée était « de créer de la joie par les couleurs (…) et un message d’espoir pour tous les Libyens ».
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