Home Actualité internationale CM – « N’oublions pas Olivier Dubois » : l’appel de son compagnon
Actualité internationale

CM – « N’oublions pas Olivier Dubois » : l’appel de son compagnon

Déborah Al Hawi Al Masri attend depuis le désastreux 8 avril, date à laquelle notre collègue Olivier Dubois a été kidnappé. Ou plus précisément, elle se bat pour maintenir Olivier à l’agenda du plus grand nombre, des fonctionnaires aux collègues et compagnons à tous ceux qui sont de près ou de loin sensibles au sort d’un homme qui fait juste son métier de journaliste, quand il a été kidnappé à Gao. Alors depuis six mois, comme nous, elle est à l’affût des nouvelles qui mettront fin à ce cauchemar d’être absent dans l’incertitude. Pendant ce temps, les initiatives ne manquaient pas à Bamako et à Paris pour soutenir Olivier Dubois.

Mardi 8 juin, à l’initiative de Reporters sans frontières, le comité de soutien #FreeOlivierDubois, France Médias Monde (Radio France Internationale, France 24, Monte Carlo Doualiya), la rédaction de Radio France, des ex-otages comme Florence Aubenas (Irak) et Didier François (Syrie), l’Association des Clubs de la Presse de France et de la Francophonie, SOS Otages et bien sûr des médias avec lesquels Olivier Dubois collabore (Le Point, Libération et Jeune Afrique), un rassemblement a eu lieu à Paris, place de la République. Par exemple, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Dov Alfon, directeur de Libération, Étienne Gernelle, directeur du Point, Marc de Boni, porte-parole du Comité de soutien à la libération d’Olivier Dubois, ami et frère de Olivier Dubois, chef du service de presse de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la sœur cadette du journaliste enlevé, pour le compte d’une partie de la famille, Florence Aubenas (en présence d’Édouard Hélias, Philippe Rochot, Jean- Jacques Le Garrec, Roméo Langlois, Georges Malbrunot) au nom d’ex-otages en Irak, en Syrie ou ailleurs sont intervenus pour souligner l’importance de ce rassemblement sur la place de la République, mais aussi pour faire passer un message encourageant à Olivier Dubois.

Au même moment, à Bamako à la Maison de la Presse organisait une manifestation similaire.

Jeudi 8 juillet, Radio France Internationale (RFI) diffusait le journal de Ve Le journaliste français, sa compagne et mère de ses enfants, Deborah Al Hawi Al Masri, mais aussi celui de sa sœur cadette, a évoqué en son et son nom de sa mère. Vendredi 16 juillet, à l’occasion de ses 100 jours de captivité, une grande banderole a été posée sur le pignon de la mairie du 10e arrondissement de Paris.

Le 8 octobre, à l’initiative de Reporters sans Association Frontières, banderoles avec le Portrait d’Olivier Dubois placées dans les mairies d’une dizaine de villes de France. Après Paris, plusieurs agglomérations veulent honorer cette occasion dans le cadre d’une « Campagne des Villes ». Donc à Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Nice ou Rennes et bien d’autres.

libe @LePointAfrique et @jeune_afrique, kidnappés ce vendredi il y a 6 mois au #Mali. #FreeOlivierDubois https://t.co/JHroMQxjDs pic.twitter.com/JA2WPV8uNk

On parle désormais d’Olivier Dubois à Bayeux, où sera remis le prix du correspondant de guerre cette semaine. Notre confrère Claude Guibal l’a évoqué lors de la table ronde « Journalistes et humanitaires : regards dans les zones de conflit » le 7 octobre.

#freeolivierdubois Demain cela fera 6 mois que le journaliste Olivier Dubois a été pris en otage au Mali. Son nom sera rappelé ce soir au @PrixBayeux par @ClaudeGuibal à l’occasion de la table ronde « Journalistes et humanitaires : regards en zones de conflit ». pic.twitter.com/wTwH63UDpq

A Bamako la démonstration de soutien se cristallise dans une master class pour ceux qui s’intéressent au métier de journaliste.

Olivier apprécie son métier et souhaite le transmettre. C’est pq que le Comité de Soutien #FreeOlivierDubois organise la vente. Le 8 octobre à 9h45 à la Maison de la Presse à #Bamako, une master class de 6 journalistes, 6 expériences reconnues pour évoquer un métier engagé. pic.twitter.com/UTZ0GMpCof

Au milieu de ce ballet d’initiative, nous nous sommes dirigés vers Deborah Al Hawi Al Masri, à qui nous avons posé trois questions pour connaître son état d’esprit et ses sentiments du jour.

Le Point Afrique : Olivier Dubois est détenu au Sahel depuis six mois. Que voudriez-vous lui dire aujourd’hui ?

Deborah Al Hawi Al Masri : Que nous l’aimions est la chose la plus importante que je veux lui dire. Nous ne pouvons pas faire grand-chose dans cette situation, nous devons être patients et attendre. La vie de tous les jours est devenue très dure et ce qui nous unit, nous et les enfants, c’est l’amour que nous avons pour Olivier et l’amour qu’il nous a toujours donné. Olivier a toujours trouvé son confort dans sa maison. Être loin de nous, ne pas pouvoir exercer son rôle de père, rater des événements importants dans la vie des enfants, je sais que pour lui c’est la partie la plus insupportable de cette épreuve.

Je ne me suis conditionné, ni sur lui ni sur sa résilience à douter de vivre cette dure vie quotidienne dans le désert. Je n’ai pas d’autre choix que d’être confiant sur ces points ou je ne le supporterais pas. J’imagine souvent le moment dans cette voiture où il savait qu’il ne reviendrait pas. Cela l’a définitivement détruit. Je ne suis pas autorisé à être joint. J’ai juré sur lui et les enfants que je tiendrais le coup jusqu’à son retour. Je me rends compte maintenant que cela fait six mois que je n’ai pas eu une journée normale sans pleurer, sans peur, sans douleur. six mois complets sans un seul jour de congé. Mais aussi six mois pendant lesquels je ne doutais pas qu’il reviendrait. Et je veux qu’il entende ça : Quelle que soit la situation et la durée, nous n’avons jamais douté qu’il reviendra chez nous et nous l’attendrons.

Au-delà du compagnon, vous l’avez redécouvert du journaliste Olivier Dubois à travers le yeux de ses collègues. Quelles critiques remarquez-vous le plus ?

Avant son enlèvement, j’ai toujours rencontré ses lecteurs à Bamako, qui m’ont dit combien ils admiraient ses articles. Je n’avais jamais eu l’occasion de discuter du travail d’Olivier avec ses collègues. Quand je les entends, j’ai l’impression qu’ils parlent d’un grand journaliste. C’est une source de fierté. Olivier est un journaliste passionné qui aime communiquer avec son propre point de vue qui fait réfléchir mais jamais déstabilisant. La solidarité des autres journalistes avec Olivier n’est pas seulement due à son métier. Outre son excellent travail, c’est une personne entière, honnête et généreuse. Il marque les esprits. Je suis fier que les gens me parlent autant de son écriture que de la belle personne qu’il est.

La mobilisation pour exiger sa libération se fait de plus en plus forte. Qu’est-ce qui vous inspire comme commentaire et comme sentiment ?

C’est très bien pour nous. Je dis « nous » parce que la douleur que cette situation provoque ne se limite pas à nos maisons. Ses proches, ses amis, ses collègues, nous en avons tous un avant le 8 avril 2021 et un après. Et bien que nous soyons liés au comité de parrainage mis en place pour Olivier, nous nous sentons tous seuls et impuissants. Et c’est normal, nous sommes dans une situation extraordinaire. Vous ne pouvez pas vivre avec ça.

Voir la mobilisation croissante nous fait sortir de cette solitude. Quand je vois une publication sur les réseaux sociaux avec le hashtag #freeolivierdubois, c’est stimulant. A savoir qu’une personne qui n’a pas connu Olivier se sent tellement touchée qu’il va en parler et s’interroger sur sa situation. Avant cette situation, je ne percevais pas le pouvoir de mobilisation. Nous savons tous que parler donne du poids à quelque chose et, surtout, permet de ne pas l’oublier, mais on ne peut imaginer l’impact humain.

Le 8 octobre, plusieurs mairies françaises ont déployé une banderole avec la photo d’Olivier . Cette mobilisation des administrations est pour nous un message fort : personne ne veut qu’on les oublie. L’énergie positive qui se dégage de ce soutien est vitale pour nous, mais aussi pour Olivier. Car où qu’il soit, il est possible qu’il répète la mobilisation qui a eu lieu pour lui. Les ex-otages ont souvent dit que c’était la mobilisation qu’ils avaient entendue pendant leur détention qui les avait aidés à persévérer et à ne pas baisser les bras. Merci à tous ceux qui se sont joints à cette mobilisation.

Recevez chaque mardi la meilleure actualité internationale et un aperçu des offres exclusives Le Point.

Au vu des nombreux commentaires, cet otage n’intéresse certainement pas grand monde. C’est un journaliste comme les autres avant lui !

Selon Zemmour, Mme « Dubois » est plus courte.

En revanche, je trouve sa situation peu évoquée dans les médias, si ce n’est par Blitz. À qui appartient-il, pourquoi et ont-ils demandé des renseignements ? Quelle aide de l’Etat français ? Merci de nous en dire plus.

Lire les articles de la rubrique Afrique,
Suivez les informations en temps réel et accédez à nos analyses d’actualités.

FAQPolitique de confidentialitéPolitique de cookiesCrédit d’impôtTutoriel vidéoPublicitéContactPlan du siteMentions légalesCGUCGV Charte de modérationArchive

Créez un compte pour accéder à la version numérique du magazine et à tout le contenu Point inclus dans votre annonce.

Pour cela, saisissez votre numéro d’abonné dans les paramètres de création de compte.

La rédaction du Point – plus d’une centaine de journalistes – vous accompagne
ses enquêteurs, ses reporters, ses correspondants sur tous les continents.
Notre travail? Enquêter, révéler et, surtout, ne jamais lâcher prise. Recettes de
L’abonnement et la publicité nous donnent les moyens d’un journalisme gratuit et de qualité.
Pour nous lire, abonnez-vous ou acceptez les cookies.

Keywords:

Mali,Hostage,Mali, Hostage,,,,Mali,Monde,Afrique,,,,,,enlèvement,GSIM,journaliste,Olivier Dubois,,LIbération-Enlèvement-Otages-Démocratie-Solidarité-Iyad Ag Ghali-Emmanuel Macron-Olivier Dubois-GSIM,

A LIRE AUSSI ...

« L’enlèvement et le meurtre d’une enfant à Bangangté : les proches s’expriment.

Ces derniers jours, une tragédie a frappé la petite ville de Bangangté....

300 enfants libérés après kidnapping au Nigeria

Libération de près de 300 enfants kidnappés au Nigeria Près de 300...

Disparition inquiétante d’une jeune fille de 12 ans au Cameroun

Appel à l’aide d’un père désespéré Un père camerounais lance un appel...

Un chef traditionnel pendu pendant le Ramadan au Cameroun

Un crime odieux à Touboro Le chef traditionnel de Touboro, enlevé il...

[quads id=1]