Home Divorce Kamto-Muna: voici ce qui s’est réellement passé entre les deux hommes

Divorce Kamto-Muna: voici ce qui s’est réellement passé entre les deux hommes

L’échec n’a pas d’amis. Il n’unit pas, et ne bâtit pas de coalition. Il ne fédère pas. Celui qui a échoué est seul, toujours seul. Il est en fait littéralement isolé, car personne ne veut s’associer à un perdant, encore moins dans un pays comme le notre, ou c’est le winner takes all. A peine la campagne finie, Akere Muna avait déjà jeté l’éponge, et avait-il même rendu visite à Kamto en prison pendant ces neuf mois qu’il y a passés ? Le problème est cependant plus profond que cela, car notre expérience autant démocratique que tyrannique est profondément celle de l’échec sans culture – une téléologie de l’échec. Dans nos pays cependant, le perdant ne reconnait pas sa défaite, parce qu’il a besoin d’une crise politique pour ne pas disparaître complètement.

La culture du refus de la défaite, c’est ce qui a fabriqué du cote francophone, ce que nous voyons et qui s’appelle ‘président élu.’ Au Togo, au Gabon, au Congo-Brazzaville, en RDC. Mais le refus de la défaite à l’élection présidentielle est très profond en Afrique – la Cote d’ivoire, le Zimbabwe, le Kenya, sont tous passés par la. Cela veut donc dire que notre expérience tyrannique ou démocratique, n’a pas bâti un protocole du perdant, comme c’est le cas dans les démocraties occidentales, car la défaite a un protocole, qui évidemment dans son aspect extérieur, commence par le discours de concession. En interne cependant, il y’a toute une batterie de choses à faire, car il y’a tout de même une équipe de campagne qui a été bâtie, des gens qui ont abandonné leur profession, leur vie, pour oeuvrer pour le travail et qui, malgré la défaite, doivent être reconnus, félicités, appréciés, il y’a des contrats qui ont été signés et qui doivent être agréés, il y’a en quelques sortes une machine qui doit être mise aux arrêts, temporisée au minimal, pour la prochaine bataille.

Echouer implique beaucoup de choses, mais devant l’échec il y’a deux réactions possible, celle de l’opportuniste et celle du leader. L’opportuniste brule les ponts, fait des fuites en avant, invente des stratagèmes et puis sombre dans les théories du complot, pour ne pas faire face a sa défaite. Le leader sait que pour la prochaine bataille, il aura besoin avant tout de cette équipe qui a perdu, il consolide celle-ci donc dans le réflexe de l’entraineur, il console, il rappelle que ce n’était qu’une bataille et que la guerre n’est pas perdue. En fait il n’a pas de choix, car s’il ne le fait pas, s’il se comporte donc en opportuniste, un a un les rank and file, les leaders de sa coalition, vont l’abandonner, la plupart en silence, car ils ont compris que le type pour lequel ils se battaient, n’a pas l’étoffe d’un leader, mais certains en public, de manière fracassante donc. Ce que j’appelle geste de l’entraineur est simple a réaliser, en public comme en privé, envoyer une note, on appelle cela a ‘thank you note’ – ‘merci pour votre service.

‘ Faire un appel téléphonique, pour rassurer. Demander comment la famille se porte, et donc parler d’autre chose, c’est-a-dire distraire de la défaite. En public, lors de son discours, par exemple faire ce qu’on appelle ici un ‘shout out’ – ‘ou est donc X, Y, Z? dont on parle beaucoup à Paris-la’ ‘Mais je ne vois pas Calibri, ou est-il?’ ‘Dites à Nganang que X, Y, Z!’ Ah, regardez donc les discours de Martin Luther King, de Al Sharpton tout à l’heure, les shout outs ne manquent jamais. C’est ainsi qu’on sécurise les leaders de sa coalition, et ne les perd pas, dans la défaite – il se savent reconnus, et les mots privés et publics, sont passés aux rank and file, aux gens de troupe, aux équipes qui pendant un an se sont époumonés, ont parfois fait la prison ou perdu des leurs, dont certains sont en prison, ou qui ont perdu de l’argent ou du temps dans cette entreprise défaite.

Gerer la défaite est une culture que nous devons apprendre dans notre pays, car en démocratie, quelqu’en soit le cas, il y’a un gagnant de l’élection et il y’a un perdant. En fait, le changement ne sera jamais acquis si la culture de la défaite n’est pas enseignée, si le protocole de la défaite ne devient pas une culture, car alors nous fabriquons des opportunistes au lieu de fabriquer des leaders, nous fabriquons des bandits politiques au lieu de fabriquer des hommes d’Etat. Chacun de nous peut voir, devant la réaction de tous ceux qui se sont battus et epoumonnés pour Maurice Kamto, s’il est un opportuniste ou s’il est un leader, s’il s’est comporte en opportuniste ou s’il s’est comporté en leader, après sa sortie de prison en octobre 2019, au bout d’une campagne pour sa liberation qu’il n’a pas menée, je répète, qu’il n’a pas menée, ou s’il s’est comporté en opportuniste. La sanction des leaders qui ont mené la campagne pour sa libération est la pour donner une réponse claire – un à un ils jettent l’éponge en public. Pourquoi? Parce qu’il s’est comporté en opportuniste, en bandit politique, en racketteur de la scène publique, et la conséquence, ce sont ces abandons publics successifs. Certains essayent encore, par des actes désespérés de sauver les arrières d’un homme qui hélas, n’est pas à la hauteur de l’effort historique qui a été mis en branle pour lui – son nom écrit en lettres capitales sur la place de la Republique à Paris comme jamais aucun Africain n’a eu le sien! Des gens faisant des milliers de kilomètres pour le voir! Mais voila, l’opportuniste qu’il est s’est entouré de la même espèce d’aopportunistes qui le nourrissent – les Penda Ekoka, ancien conseiller de Biya, les Dzongang, ancien du RDPC, Nyamsi, la pure racaille intellectuelle. Les Bomo, dont l’épouse est VP du parti de Libii. Il suffit en fait d’être Bulu pour devenir son ami, on se rend compte. De cette campagne menée malgré lui qui de prison s’y opposait, désavouant à gauche et à droite pour se donner le destin de Titus Edzoa quand nous le voulions Mandela, il a eu quelques photos et ses $800,000, et c’est sans doute suffisant pour lui, radin qu’il est. Il va créer une télé après qu’une aie déjà été bâtie pour lui en décembre 2018 sans aucun sous de sa part, et mise sur satellite avec tous les apps nécessaires, et j’espère qu’il sera enfin content. Il va bâtir les structures de son parti pour 2025, car il ne reçoit rien des fonds de l’Etat pour les partis politiques. Notre peuple cependant peut mieux, fait mieux, fera plus, car nous sommes Grands.


SOURCE: https://www.w24news.com

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