Les tensions persistent dans le nord du Kosovo, où 50 000 Serbes minoritaires refusent de reconnaître les institutions de l’État et de payer des impôts à Pristina ou à Belgrade. Les troubles se sont intensifiés depuis que des maires d’origine albanaise ont pris leurs fonctions dans la zone majoritairement serbe du nord du Kosovo après les élections d’avril que les Serbes ont boycottées. Les Serbes du nord du Kosovo expriment leur rejet en refusant de payer l’énergie qu’ils consomment à la compagnie d’État et en attaquant souvent les policiers qui tentent de les arrêter. Les Serbes du Kosovo cherchent à créer une association de municipalités à majorité serbe jouissant d’une autonomie considérable, mais Pristina rejette cette idée, estimant qu’il s’agit d’une recette pour créer un mini-État au sein du Kosovo, ce qui reviendrait à partitionner le pays selon des critères ethniques.
La Serbie considère toujours formellement que le Kosovo fait partie de son territoire et nie les suggestions selon lesquelles elle attise les conflits à l’intérieur des frontières de son voisin. Belgrade accuse Pristina de bafouer les droits de la minorité serbe. Les Serbes ethniques représentent 5 % des 1,8 million d’habitants du Kosovo, et les Albanais ethniques environ 90 %. Les envoyés des États-Unis et de l’Union européenne font pression sur la Serbie et le Kosovo pour qu’ils approuvent un plan présenté à la mi-2022, selon lequel Belgrade cesserait de faire pression contre l’attribution d’un siège au Kosovo dans les organisations internationales, y compris les Nations unies. Le Kosovo s’engagerait à former une association de municipalités à majorité serbe. Toutefois, les partisans de la ligne dure nationaliste étant puissants des deux côtés, aucune avancée ne se profile à l’horizon.
Les Serbes locaux craignent qu’une fois pleinement intégrés au Kosovo, ils ne perdent des avantages tels que les soins de santé publics gratuits de la Serbie et soient contraints de recourir au système de soins de santé privé du Kosovo. Ils craignent également que les pensions soient moins élevées, étant donné que la pension mensuelle moyenne au Kosovo s’élève à 100 euros, contre 270 euros en Serbie. La région du nord du Kosovo où les Serbes sont majoritaires est, à bien des égards, une extension virtuelle de la Serbie. Les Serbes locaux craignent donc de perdre leur identité et leurs avantages en cas d’intégration complète au Kosovo.
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