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Danpullo cherche à retenir 243 milliards de FCFA au Cameroun en représailles à ses déboires en Afrique du Sud

(Investir au Cameroun) – Depuis plus de deux ans, les biens immobiliers du milliardaire camerounais au pays de Nelson Mandela sont saisis et revendus par sa banque. La First National Bank (FNB) explique que son client est dans l’incapacité de rembourser ses dettes depuis 2019. Ceci est réfuté par Baba Danpullo qui parle de  » pillage  » et  » croisade raciste contre son groupe Bestinver. En réponse, ce dernier a obtenu d’un juge camerounais la saisie des comptes bancaires de MTN, Broadband Telecom de Collins Mukete, Mobile Money Corporation et Chococam, en vue de récupérer ce qu’il considère  » sont malicieux distraits par son banquier. MTN accuse pour sa part Baba Danpullo de « tentative d’extorsion « . Enquêtez sur cette bataille où la loi est la première victime.

En Afrique du Sud, les affaires du milliardaire camerounais Ahmadou Baba Danpullo sont au plus mal. Les quatre filiales de la holding Bestinver, spécialisée dans les investissements immobiliers, ont été placées sous séquestre par la justice sud-africaine le 19 juin 2020. en vertu de l’article 130 du droit de l’insolvabilité Il s’agit de Joburg Skyscraper, Bestinverprop, Leopont et Bestinver Company South Africa, cette dernière société ayant même été liquidée quelques mois plus tard.

« Les entreprises (de Bestinver) ont eu le temps de trouver d’autres financements pour rembourser leurs dettes. Cela a échoué en décembre 2019. »

Selon des sources judiciaires sud-africaines, cette décision a été prise à la suite de demandes de liquidation des sociétés Bestinver par FirstRand Bank Limited (FRBL), maison mère de First National Bank (FNB). Cette holding financière, l’une des plus puissantes d’Afrique du Sud, réclamait alors au groupe un montant de 507 millions de rands (plus de 20 milliards de FCFA).

Provisoire d’abord, le redressement judiciaire deviendra définitif le 26 octobre 2020 et les administrateurs provisoires seront nommés. Le 18 décembre de la même année, une assemblée des créanciers et des actionnaires de la holding milliardaire camerounaise a approuvé le plan de redressement de trois de ses filiales (Joburg Skyscraper, Bestinverprop, Leopont). Ce document prévoit notamment la vente des actifs de ces sociétés afin de régler le passif.

Les sources du problème

Bestinver, qui conteste ces poursuites, reconnaît néanmoins avoir contracté des emprunts auprès de la First National Bank (FNB) entre 2013 et 2017. Il affirme également avoirrespecté l’échéancier de remboursement convenu entre les parties à raison de 10 millions de rands (400 millions de FCFA) par mois jusqu’en avril 2020 « Mais alors que le groupe avait encore plusieurs années pour remplir ses obligations, disent ses conseillers, la FNB a exigé le remboursement » intégrale, attendue et immédiate » le solde des différentes lignes de crédit pour un montant de 550 millions de rands (22 milliards de FCFA), et la signature de documents de garantie supplémentaires non liés au dossier de prêt initial.

Au tribunal, FirstRand Bank Limited raconte une histoire très différente. On apprend que sa filiale FNB et son client Bestinver sont tendus depuis au moins 2019. Au point qu’en mars de la même année, la banque, disant craindre que sa dette ne soit compromise, décide de  » accélérer » leur rétablissement. Mais en vain, selon une ordonnance (page 17 paragraphe 38) datée du 24 mars 2021. » Les entreprises (de Bestinver) ont eu le temps de trouver d’autres financements pour rembourser leurs dettes. Cela a échoué en décembre 2019. Le 19 décembre 2019, FirstRand Bank a déposé quatre demandes de liquidation distinctes. Ceux-ci étaient contre. « , lit-on dans le document.

Bestinver accuse la FNB de  » piller tous les biens immobiliers des sociétés demanderesses ( Bestinver Company Joburg Skyscraper, Bestinverprop et Bestinver Cameroun), assistées de ses complices, à savoir les liquidateurs désignés et la justice sud-africaine ».

Avec l’apparition de la pandémie de coronavirus, elle se dégrade encore, notamment en raison des restrictions imposées par l’État sud-africain. Les sociétés Bestinver sont donc placées en redressement judiciaire malgré les protestations du camp Danpullo. Les juges sud-africains appellent souvent des vices de forme et rejettent les recours contre la vente des biens appartenant au groupe. Par exemple, le juge a déclaré dans un jugement du 22 septembre 2021 que la requérante, Yasmina Baba, manque de qualité. Sous ses ordres, la fille du milliardaire camerounais s’est d’abord présentée comme actionnaire avant de reconnaître que son lien avec Bestinver n’est que « familial ».

Dans une requête adressée le 31 août 2022 au président du tribunal de première instance Bonanjo de Douala, Quentin Djapite Ndoumbe, Bestinver accuse la FNB d’avoir « a pillé tous les biens immobiliers des sociétés requérantes (Bestinver Company Joburg Skyscraper, Bestinverprop et Bestinver Cameroon), assisté de ses complices, à savoir les liquidateurs désignés et la justice sud-africaine Le groupe contrôlé par Baba Danpullo estime ces avoirs à 5 milliards de rands (200 milliards de FCFA). En plus de ce montant, il réclame le paiement de 23,8 milliards de FCFA pour  » loyers perçus à tort (21,6 milliards) » et « frais de recouvrement (2,2 milliards) ainsi qu’un taux d’intérêt de 3,25 %.

Représailles contre MTN Cameroun et Chococam

Les sociétés requérantes, qui se disent victimes de  » un complot « et D' » une croisade raciste « croient que la seule option qu’ils ont pour récupérer cet argent », procédera à une saisie avant jugement sur les créances sur les comptes des sociétés MTN Cameroun et Chococam (…) ou sur toute somme que des tiers détiennent pour le compte de ces sociétésPour justifier le choix de leurs cibles, ces derniers expliquent que MTN Cameroon et Chococam sont des filiales de la société Public Investment Corporate (PIC), elle-même actionnaire de FirstRand Bank.

Les requérants ont ensuite demandé à Quentin Djapite Ndoumbe d’autoriser cette saisie. Le même jour, le juge camerounais a accepté cette requête. Il a depuis signé plusieurs ordonnances permettant la saisie des comptes bancaires de MTN Cameroon, Broadband Telecom de Collins Mukete, Président du Conseil d’administration de MTN Cameroon, Mobile Money Corporation et Chococam, pour solliciter le recouvrement de fonds allant de 223,8 milliards à 243 milliards de FCFA. Ce dernier justifie sa décision par les articles 28, 54 et suivants de l’Acte uniforme Ohada portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et d’exécution.

Me Roland Abeng : « Si une once de cette histoire est vraie, la justice camerounaise, l’administration et les avocats de l’homme d’affaires sont tout aussi coupables que l’homme lui-même ».

Mais les entreprises visées se battent. Dans un communiqué publié le 25 octobre 2022, MTN parle de « abus et saisies manifestement injustifiées et « . « Nous y voyons un dangereux précédent pour le climat des affaires au Cameroun. », note la direction de l’opérateur mobile. Les juristes de l’entreprise sont d’accord. Si une once de cette histoire est vraie, la justice, l’administration et les avocats camerounais de l’homme d’affaires sont tout aussi coupables que l’homme lui-même », a par exemple réagi Me Roland Abeng.

Pour les avocats contactés, les conditions prévues pour une saisie-arrêt sur créances ne sont pas remplies. Chez MTN Cameroun, on pointe notamment le manque de réclamations.  » Nous ne devons rien et n’avons même pas de relation commerciale avec Bestinver a déclaré une source de la haute direction. L’opérateur mobile précise également que PIC n’est même pas son actionnaire, contrairement à ce qui est indiqué dans la demande de Bestinver. En effet, les actionnaires de MTN Cameroun sont MTN International (Maurice) et Broadband Telecom. PIC contrôle plutôt 23% des actions de MTN Group Limited, la société holding du groupe MTN.

« Même s’il est admis que MTN Cameroun est propriétaire de la Public Investment Corporation, ces données ne peuvent pas les amener à devenir débiteurs des sociétés Bestinver. Il est enseigné dans toutes les facultés de droit que le patrimoine de l’actionnaire d’une société anonyme et celui de la société sont différents et ne doivent pas être confondus. », a écrit la compagnie de téléphonie mobile dans une note envoyée aux autorités camerounaises. Dans ce document, elle accuse également Baba Danpullo de  » tentative d’extorsion ».

Stratégie d’étouffement?

La situation est la même pour Chococam. En l’occurrence, PIC détient en réalité 13,4% de Tiger Brands, la maison mère du chocolatier camerounais. Dans la même situation, Ecobank Cameroun (Ecobank Transnational Incorporated, la société mère, détenue à 14,9% par PIC) a été épargnée par les saisies. On note également que Broadband Telecom, qui contrôle un tiers du capital de MTN Cameroun, a vu ses comptes saisis, alors que la Société nationale d’investissement (SNI), qui détient un quart du capital de Chococam, n’est pas concernée. Ce qui interroge la logique derrière ces attaques.

«Nous avons fait part de notre surprise et de notre grave inquiétude à toutes les autorités compétentes et leur avons demandé leur soutien afin de lever ces saisies préventives illégales.MTN a déclaré dans son communiqué de presse. Mais à l’heure actuelle, les multiples saisines heure par heure que la société a déposées auprès du président du tribunal de première instance de Bonanjo, demandant la levée de ces saisies préventives, durent depuis au moins deux mois de référence en référence.

« Bien sûr, ils veulent gagner du temps. Étrangler MTN et Chococam pour forcer l’Afrique du Sud à négocier. Mais négocier ce qui est clairement un différend commercial ? Intimider un administrateur d’une de ces sociétés.

Selon l’ordonnance du juge, pour faire exécuter les saisies préventives, les sociétés de Baba Danpullo devaient être dans le mois suivant lesdites saisies, « engager une procédure ou accomplir les formalités nécessaires à l’obtention d’un titre exécutoireOn ne sait pas pour le moment si cela s’est produit, mais les comptes de MTN Cameroon, Broadband Telecom, Mobile Money Corporation et Chococam restent bloqués.

«Bien sûr, ils veulent gagner du temps. Étrangler MTN et Chococam pour forcer l’Afrique du Sud à négocier. Mais négocier ce qui est clairement un différend commercial ?Intimider un administrateur d’une de ces sociétés. Il faut dire que l’étranglement de MTN Cameroun peut en effet profiter à Baba Danpullo à plus d’un titre. Ce dernier a également des intérêts dans la téléphonie mobile au Cameroun avec Viettel (opérant sous le nom commercial Nexttel). En tout cas, l’affaire a cessé depuis d’être exclusivement des autorités judiciaires, politiques et diplomatiques à qui l’on a demandé…

Abudi Ottouc

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Source: Investir au pays

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