Effondrement du Credit Suisse : Tidjane Thiam, bouc émissaire d’un système en déroute ?

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L’effondrement du Credit Suisse continue de défrayer la chronique et la responsabilité de son ancien directeur général, Tidjane Thiam, a été pointée par certains médias. Pourtant, si l’on analyse les faits et le contexte, il apparaît que Tidjane Thiam, qui a quitté la banque en 2020, pourrait bien servir de bouc émissaire.

La Tribune de Genève en accuse Tidjane Thiam affaibli les contrôles internes et causé une perte importante ». Cependant, depuis le départ de Thiam, la banque a connu plusieurs difficultés sous la houlette de Thomas Gottstein puis d’Ulrich Körner. Les scandales d’amendes liés à Greensill, Archegos et au Mozambique ont sérieusement ébranlé la confiance des investisseurs.

L’instabilité administrative et les problèmes persistants au sein du Credit Suisse ont entraîné de lourdes pertes pour la banque, atteignant CHF 7,29 milliards en 2022. Malgré un plan de restructuration et une augmentation de capital, les retraits de fonds s’accélèrent, avec CHF 123,2 milliards tirés en 2022, dont 110,5 milliards au cours du quatrième trimestre.

Cette situation alarmante oblige la Banque nationale suisse à intervenir en injectant 50 milliards de francs pour tenter de sauver le Credit Suisse. Cependant, selon le Wall Street Journal, les retraits se sont poursuivis à un rythme effréné, les retraits quotidiens atteignant 10 milliards de dollars.

Dans ce contexte chaotique, il est important de se demander si Tidjane Thiam est vraiment responsable de l’effondrement de la banque, ou s’il est simplement le bouc émissaire d’une institution en crise et d’un système bancaire défaillant.

Il faut rappeler que plusieurs dirigeants ont succédé à Tidjane Thiam et les problèmes ont persisté et même empiré. Certains évoquent l’ancien président du Credit Suisse, Urs Rohner, qui était en charge entre 2011 et 2021 et a joué un rôle majeur dans le départ de Thiam.

Enfin, le 19 mars, UBS a racheté son rival Credit Suisse sur la base d’une action pour 22,48 actions Credit Suisse, valorisant l’établissement à environ trois milliards de francs suisses ou 76 cents par action Credit Suisse.

En conclusion, on peut dire que l’effondrement du Credit Suisse ne peut être attribué à une seule personne. La banque a traversé une période de turbulences et d’instabilité managériale, et il semble injuste de blâmer Tidjane Thiam, qui a quitté la banque en 2020. La responsabilité doit être recherchée plus largement au sein de l’institution et du système bancaire en général.

Papain Levin / 237online.com

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Ref. : 237online.com

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