Électricité : l’application de la hausse des tarifs divise Eneo, Arsel et les transformateurs d’acier

0

(Investir au Cameroun) – Comme c’était déjà le cas pour la consommation du mois de janvier 2023, il y a quelques jours l’électricien Eneo a servi aux industries sidérurgiques leur facture d’électricité du mois de février 2023, avec des tarifs ajustés à la hausse, en conformément à la décision prise par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Et comme c’était déjà le cas pour les factures de janvier, les sidérurgistes ont pu à nouveau payer ces factures de février sur la base de l’ancienne tarification, c’est-à-dire sans tenir compte de la hausse des prix.

En effet, depuis la fuite de la décision d’augmentation des tarifs de l’électricité, prise le 12 décembre 2022 par l’Arsel, et applicable à partir du 1er janvier 2023, les industries sidérurgiques ont manifesté leur opposition à cette mesure. Dans une lettre datée du 6 janvier 2023 adressée au PDG de l’Arsel, l’Organisation camerounaise des industries de transformation de l’acier (Ocita) demande également le retrait réglementaire de cette décision par le régulateur.

Cette opposition des plus gros consommateurs d’électricité du Cameroun atteint le ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, qui présidera une réunion de crise sur ce sujet le 19 janvier 2023 entre Ocita, le producteur d’électricité Eneo, la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel ) et Arsel. Selon les termes d’une nouvelle correspondance envoyée par l’Ocita au ministre le 2 mars 2023, lors de la réunion du 19 janvier 2023, le membre du gouvernement a ordonné l’ouverture de négociations entre les parties et le retour à lui. la validation des conclusions convenues d’un commun accord.

Conformément à ces consignes, apprend-on de sources proches du dossier, une première séance de travail a été organisée à Arsel le 20 janvier 2023, à l’issue de laquelle les parties décident de rafler ensemble les industries. de l’acier à Douala, pour mieux appréhender les enjeux énergétiques autour de cette activité.  » Au terme de cette descente, les options liées à l’optimisation et à la performance de la qualité de l’approvisionnement énergétique ont été évoquées, sans aucune validation en termes de prix, mais en identifiant les investissements à réaliser pour une bonne continuité d’approvisionnement. en quantité et qualité d’énergie aux industries ; investissements pour lesquels la participation financière des industries contre rémunération a été examinée. Nous avions alors convenu de n’avancer le prix qu’après évaluation du budget d’investissement, de la viabilité économique des prix appliqués, sous réserve de la contrainte légale d’approbation par le consommateur du prix final auquel sont soumises les industries de notre secteur.», résume Ocita dans la lettre adressée au ministre Eloundou Essomba.

La décharge d’Arsel

Et l’interprofession des producteurs d’aciers à béton et autres matériaux de construction et agricoles à base de fer, de poursuivre : « Bien que les négociations soient toujours en cours, nous avons été surpris par l’émission par la société Eneo, pourtant participante active aux négociations en cours, de factures à nos sociétés aux tarifs litigieux. Nos industries, en vertu de leur sens du respect de l’obligation, ont alors procédé au paiement sur la base du tarif en vigueur, pour rester en ligne avec vos instructions.… ». Mais avant de payer les factures du mois de janvier 2023 au tarif qui ne tient pas compte de la hausse des prix, Ocita a d’abord saisi la société Eneo pour demander le retrait des factures dans lesquelles la hausse des prix était intégrée.

«Nous ne pouvons révoquer les factures correspondantes qui vous ont été signifiées afin d’appliquer les tarifs antérieurs au lieu de ceux en vigueur depuis le 1est janvier 2023, par arrêté signé par le régulateur de l’électricité. Dans le secteur de l’électricité, nous n’avons pas la responsabilité de fixer les prix, ni le pouvoir de contester une décision gouvernementale. Nous vous demanderons de vous rapprocher d’Arsel, qui a toutes les prérogatives pour cela. Toute décision qui la modifiera ou la mettra en œuvre nous parviendra par les voies officielles d’application.», répond Patrick Eeckelers, le PDG d’Eneo, dans une correspondance adressée au coordinateur d’Ocita le 14 février 2023.

Retour d’Ocita à Arsel, puis réponse du régulateur au PDG d’Eneo, le 20 février 2023.Suite à divers courriers de la sidérurgie, dont Arsel a pris copie et dans lesquels celle-ci conteste les factures émises sur la base de la nouvelle grille tarifaire du mois de janvier 2023, j’ai l’honneur de vous faire part des points suivants évoqués lors les multiples consultations tenues jusqu’à présent : la décision (…) du 12 décembre 2022 fixant les prix de vente hors taxes pour les clients grands comptes (…), pour la période 2023 -2025, est en vigueur depuis le 1est janvier 2023 ; l’émission des factures sur la base du nouveau tarif est conforme à la réglementation applicable… ; à titre transitoire, avec la mise en place de la nouvelle grille tarifaire (…) les assouplissements ont été adoptés par l’ensemble des acteurs et devront être pris en compte dans la facturation et retranscrits dans les différents contrats… », écrit Jean Pascal Nkou, PDG d’Arsel.

Hausse du prix du ferraillage en perspective ?

Toutefois, ce dernier demande à la société Eneo d’assouplir les mesures de relance, et d’adresser au régulateur les factures du mois de janvier 2023 adressées aux sidérurgistes, »pour tester et vérifier le respect des conclusions de la consultation« . Cette réponse du régulateur, qu’Eneo confirme dans sa position, semble avoir accru le mécontentement de la sidérurgie. »Nous avons eu la surprise de recevoir copie du courrier d’Arsel confirmant à Eneo cette pratique tarifaire pourtant contestée et inopposable à nos industriels, contraire à vos instructions et à l’esprit de la négociation initiée sur vos instructions.‘, soulève de Ocita dans sa lettre au ministre du 2 mars 2023.

Face à ce qu’elle considère comme « une approche déloyale, abusive et dictatoriale (…), même si la fixation des prix pour les autres acteurs et entreprises, dont les cimentiers, a fait l’objet d’une concertation préalable » demande Ocita a « ultime arbitragepar le Secrétaire à l’Eau et à l’Energie, en liaison avec son homologue du Département du Commerce, chargé de la régulation des prix à la consommation. Ceci pour que nous apprenions,« La sauvegarde du secteur de l’électricité n’affectera pas la survie des entreprises et la hausse des prix à la consommation».

«En 2023 seulement, les industries de transformation de l’acier connaîtront une hausse des prix de l’électricité, du diesel et du gaz industriel en raison de l’extension de la taxe spéciale sur les produits pétroliers à ce produit. Si le gouvernement ne fait aucune concession malgré nos nombreuses sollicitations, il doit accepter de nous laisser répercuter nos surcoûts sur les prix des armatures de béton, gelés depuis plus de 10 ans, alors que les prix sortie usine continuent d’augmenter. diminuer, augmenter en raison de la hausse des coûts de production. C’est pourquoi nous demandons maintenant d’impliquer le ministère du commerce dans la consultation», précise Patrice Yantho, coordinateur d’Ocita.

Brice R. Mbodiam

Lire aussi :

10-01-2023 – Électricité : les aciéries s’opposent à une hausse tarifaire qui mettrait en danger plus de 1 000 emplois dans le secteur

29-12-2022 – Renforcement : importations, délestages, hausse des tarifs de l’électricité, taxe sur l’essence étouffant les producteurs locaux

#Électricité #lapplication #hausse #des #tarifs #divise #Eneo #Arsel #les #transformateurs #dacier

Source: Investir au pays

Donnez votre avis et abonnez-vous pour plus d’infos

Vidéo du jour:

Laisser un commentaire