L’Etat du Cameroun ajuste ses ambitions à la baisse pour son emprunt obligataire 2023
L’Etat du Cameroun a soumis pour signature la dernière version de la convention avec le consortium de cinq arrangeurs pour son emprunt obligataire 2023 sur le marché financier sous-régional (Bvmac). Le montant demandé dans le cadre de cet appel public à l’épargne sera maintenu à 150 milliards de FCFA, au lieu du montant initial de 200 milliards de FCFA. Le gouvernement a dû ajuster ses ambitions à la baisse en raison de la situation défavorable sur le marché des capitaux, due au durcissement de la politique monétaire par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).
Des taux et échéances variables pour mobiliser les financements
Le Cameroun a opté pour une obligation à taux d’intérêt et échéances variables pour mobiliser les financements. Quatre options sont proposées aux investisseurs qui ont le temps de postuler du 12 au 28 juin 2023. Les investisseurs sont invités à fournir au Trésor une enveloppe de 40 milliards de FCFA, à un taux d’intérêt de 5,80%, pour une durée de 3 ans, dont 2 ans de différé. Le Cameroun a choisi de demander de petits montants pour des échéances plus longues et à des frais élevés, tandis que les enveloppes plus importantes ont des taux relativement plus bas et des échéances plus courtes.
Le Cameroun doit se battre sur le marché pour mobiliser les financements supplémentaires
Le consortium d’arrangeurs ne garantit à l’Etat du Cameroun que 92 milliards de FCFA de souscriptions, soit 61,3% de l’enveloppe demandée. Pour compléter l’enveloppe déjà réservée par les arrangeurs, le Cameroun devra se battre sur le marché pour mobiliser les 58 milliards de FCFA supplémentaires pour atteindre son objectif. Le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a manœuvré en vain pour obtenir des arrangeurs une solide prise de contrôle de 120 milliards de FCFA, soit 80% du montant demandé.