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Cameroun – Assassinat du journaliste Martinez Zogo : les Eton-Menguissa victimes de la trahison historique des Bulu – Ewondo

Pour l’homme du commun, le meurtre du journaliste Martinez Zogo n’est rien d’autre qu’un crime odieux. C’est-à-dire. Mais pour les intellectuels, surtout ceux qui sont imprégnés de l’histoire politique du Cameroun, l’affaire va plus loin que cela. Les habitants de la Lekié (centre du pays) n’ont jamais oublié l’histoire tragique du tout premier Premier ministre du Cameroun, André Marie Mbida, un Eton du département de la Lekié. Une figure emblématique livrée par les Ewondo et les Bulu aux griffes meurtrières et impitoyables d’Ahmadou Ahidjo.

Et depuis lors, quoi qu’on en dise, les piliers du Trésor Public, de la Défense et de la Sécurité au Cameroun ont toujours été majoritairement aux mains des Bulu et des Ewondo. Pour plusieurs observateurs, les Eton-Menguissa ne sont pas le noyau dur de la force Ekang incarnée par Paul BIYA. » Les Bulu et les Ewondo qui se partagent le Cameroun après Ahmadou Ahidjo, lui aussi beaucoup moins tribaliste que Paul BIYA, ne prétendent être Eton-Menguissa que pour se protéger des Bamilékés. Ils savent que sans les Eton-Menguissa, ils sont à la merci des Grassfields. En réalité, les habitants de Lekié ne sont qu’une barrière de sécurité pour la force Bulu-Ewondo. Les Eton-Menguissa ne partagent pas vraiment ce pouvoir. Ce sont les miettes qui leur parviennent », a déclaré un professeur d’histoire d’une université d’État du Cameroun, qui a requis l’anonymat.

Au lieu de cela, lisez le titre entier de cette colonne

CRIME ET RUPTURE, et publié le 24 janvier 2024 par Célestin Bedzigui, intellectuel, membre de l’élite politique de la Lekié, président du Parti de l’alliance libérale (PAL), et pas moins que 1er adjoint au maire de Monatelé dans la Lekie. Il appelle son peuple à tourner le dos au régime Bulu-Ewondo de Paul BIYA après l’assassinat ignoble du journaliste Martinez Zogo, fils de Lekié. Pour l’homme politique et économiste, les bourreaux de Martinez Zogo, dont la filiation est facile à deviner, ne pouvaient pas s’apitoyer sur lui, puisqu’il était un Eton-Menguissa. Une haine historique qui, selon lui, découle de la liquidation d’André Marie Mbida par Charles Assalé (Bulu) et André Fouda (Ewondo), associés à Ebolowa, pour sale boulot.

« L’assassinat de Martinez Zogo a sonné le glas de mon rejet de l’étiquette de « parti allié du président Biya ».
Il y a moins de 48 heures, dans une tribune signée du quotidien Le Jour, j’exprimais une inquiétude prudente face à la frénésie sauvage, barbare et sanguinaire dans laquelle certains compatriotes entraînaient notre pays. De temps à autre, j’ai souligné les dangers encourus par les journalistes, en évoquant notamment le cas de Martinez Zogo, qui avait légalement disparu à l’époque. J’ai souligné que l’on voyait dans le détachement du dirigeant camerounais un indice inquiétant d’une complicité objective entre lui et les grands criminels que son régime couvait en leur permettant de réussir un grand nombre de rafles au Trésor et une soumission des système judiciaire à leur but désastreux. J’ai souligné que cette impassibilité, saluée par certains hagiographes intellectuels du régime comme une marque du génie politique de Biya, pouvait en fait masquer son incapacité à gouverner le Cameroun.

Un régime que certains appellent le pouvoir Ekang qui tue un jeune EKANG

Sur un plan holistique pour certains, il pourrait s’agir d’une réinvention de l’histoire qui se déroule dans l’ancienne guerre d’Ewondo-Bulu contre Eton-Menguissa. L’épisode le plus important de cette contradiction s’est produit avec l’assassinat politique d’André Marie Mbida, le premier Premier ministre du Cameroun. En la circonstance on a vu Assalé (Bulu) s’allier à André Fouda (Ewondo) pour offrir la tête de Mbida à son concurrent Ahmadou Ahidjo. L’alliance sera scellée à Nko’vos près d’Ebolowa (actuelle région sud). Pendant les négociations nocturnes du premier congrès de l’UC. L’une des conséquences sera que Mbida sera incarcéré à la prison politique de Mantoum, d’où il reviendra aveugle et handicapé physique.

L’un des points forts de la saga du Trésor est que les piliers sont majoritairement des Bulou-Ewondo. Martinez Zogo n’a pas pu bénéficier de la clémence de ses bourreaux dont la lignée est facile à deviner, lui qui était comme moi, Eton-Menguissa. Ainsi, le mur ethnique sur lequel reposait le régime peut s’effondrer et en s’exposant à la perte de confiance de la composante Eton-Menguissa, le régime entame sa marche vers sa fin désormais inéluctable.

En tout cas, cet assassinat dans des circonstances absolument macabres confirme dans tous les esprits patriotiques et avec un minimum de sens, que le président Biya n’est plus en mesure de contrôler l’esprit du mal qu’il a laissé prospérer dans notre pays et il est donc temps que il quitte le pouvoir.

Le moment de la pause

Rompre avec ce régime est donc le signe de mon indignation face au caractère criminel du gouvernement du pays ces dernières années. Et pourtant, la ligne politique modérée du Parti de l’Alliance libérale (PAL) nous incite depuis longtemps à jouer la carte du compromis républicain dans l’espoir que notre contribution aux réflexions et aux idées puisse contribuer davantage au potentiel du gouvernement. Notre soutien sans retour à sa candidature à la dernière élection présidentielle, le premier et le plus important soutien à l’époque, nous a valu la désignation de « parti allié », bien que nous n’ayons été associés par la suite, sous aucune forme, à la « majorité présidentielle ». .

L’assassinat de Martinez Zogo, crime politique avéré et facilement imputable au camp présidentiel, nous oblige, pour des raisons morales comme pour des raisons politiques, à rejeter totalement et irrévocablement cette étiquette de « parti confrère » du président Biya. Le régime qu’il incarne est un régime criminel qui se superpose à de nombreux criminels dont le vrai visage est désormais exposé. A cette occasion, j’appelle tous les dirigeants et partis politiques à prendre leurs distances avec ce régime qui, de par son caractère criminogène, mérite le statut de paria, tant pour le peuple de notre pays que pour l’opinion internationale

La responsabilité politique du chef du régime

Les spécialistes du débat sur le genre des anges en politique insistent sur la culpabilité directe du chef du régime dans ce qui se passe sous nos yeux. En réalité, personne ne peut contester la responsabilité politique du chef du régime en pénitence et à juste titre.

Martinez Zogo a été tué après avoir rendu publics les résultats d’une enquête sur des détournements massifs de deniers publics, détournements impliquant de très hauts responsables de l’Etat, de surcroît très proches du chef de ce régime. Il y a eu des avertissements concernant ces pratiques depuis des années. Cela représente des centaines de milliards de FCFA. De deux choses l’une : soit sous le nez et la barbe du chef du régime des sommes aussi importantes peuvent être siphonnées du trésor sans attirer son attention, soit il est informé mais ferme les yeux dans une attitude de complicité objective. Dans les deux cas, la preuve est apportée que le chef du régime n’est plus moralement et peut-être physiquement capable de défendre les intérêts premiers du Cameroun.

L’impunité dont semblent jouir certains dépositaires des deniers publics est, en fait, la preuve d’un complot criminel, si cela s’avérait nécessaire.

A voir le détachement manifesté devant les signes graves d’atteinte aux biens publics, même lorsque ces signes sont rédigés par de hauts magistrats, en comparaison avec le zèle dont fait preuve le chef du régime pour descendre de son piédestal pour trouver des solutions aux petits problèmes
le paiement des factures des travaux du stade pose la question de savoir si l’impunité constatée n’est pas le signe d’une complicité objective ou renvoie à l’incapacité du chef du régime à gérer les affaires de l’Etat. Aujourd’hui, à l’impunité du vol s’ajoute celle des crimes violents. La conclusion tirée de ce constat est inexorable : le chef de ce régime a l’obligation morale de libérer le pouvoir.

Tout en dénonçant et en rejetant l’étiquette surfaite de « parti allié » du président Biya, nous nous engageons à élaborer des propositions visant à donner au peuple les moyens de relever le défi de vaincre l’esprit du mal qui tente de s’emparer du pouvoir au Cameroun, profitant du crépuscule d’une régime moralement discrédité. Nous entendons donc redonner espoir à la jeunesse camerounaise qui aujourd’hui est séduite par le désespoir et la colère.

Merlin Evina / 237online.com

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Ref. : 237online.com

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