Ces manifestations annoncées, on s’en doute, sont porteuses de grandes incertitudes dans ce pays qui a une longue tradition de répression sanglante des manifestations pacifiques, fussent-elles socioprofessionnelles.
On se souvient des revendications des avocats et enseignants anglophones de 2016 qui se sont muées depuis en guerre de sécession, les anglophones ayant pris le prétexte de la répression dans le sang qui leur avait été servie comme réponse gouvernementale, pour exprimer clairement leur volonté de se séparer d’un Etat du Cameroun qui les voue à la mort.
La crainte donc que la répression annoncée par le ministre de l’Administration territoriale contre ceux qui oseront user de leurs droits constitutionnels de manifestation pacifique transforme ce qui ne devrait être qu’un mode d’expression politique en véritable chambardement avec tout ce que cela implique.
Dans ce méli-mélo, la France, « partenaire historique » des beaux jours du Cameroun, mais plus souvent pressée qu’à son tour de se débiner quand viennent les mauvais, est en train de prendre des dispositions pour mettre à l’abri ses ressortissants, au lieu de suggérer à son meilleur élève et filleul au pouvoir à Yaoundé de ravaler son orgueil et de laisser le peuple exercer souverainement son droit d’opiner de la manière dont il entend être gouverné.
L’annonce ci-dessous émanant de l’ambassade de France au Cameroun est illustrative du type de solidarité dont la France fait montre à l’égard du Cameroun par ces heures troubles, en même temps qu’elle illustre la fin d’une époque, celle où la satrapie régnante, revigorée par le soutien de la France, croyait les Camerounais incapables d’exprimer clairement leurs aspirations par crainte de la répression.
SOURCE: https://www.w24news.com