La même chanson a été jouée à plusieurs reprises pendant plusieurs années. Discours pour discours, le chef de l’Etat camerounais proclame à plusieurs reprises son ambition «d’accélérer le processus de décentralisation». Ce processus, engagé en 1996, a débuté en 2020 avec l’adoption du code général de décentralisation et la tenue d’élections régionales. En 2021, Paul BIYA n’aura plus d’excuses si cette promesse n’est pas tenue.
Les maires, membres de l’Association des communes et des cités unies du Cameroun, réunis dans la commune de Bonanjo le 30 décembre, ont appelé à la mise à disposition des 15% de financement des collectivités territoriales décentralisées. La déduction de ce pourcentage sur le budget de l’Etat fait partie des dispositions du Code général de la décentralisation. Sans parler du fait que cette loi n’a pas encore été appliquée à la grande horreur des maires récemment élus qui en ont fait un outil de campagne lors des dernières élections locales.
En plus de ne pas se conformer aux règles applicables en matière de transfert de fonds au CPC, les maires ne bénéficient pas des privilèges qui leur sont conférés comme prévu. Certains n’ont même pas le droit de participer à l’administration d’une grande partie de leurs communautés. C’est le cas de Paul Éric Kingue, dont la lutte pour gérer les carrières de Pozzolana à Njombe-Penja s’est avérée vaine. Interrogé il y a quelques jours par l’équipe d’AFRIK INFORM, le président national du MPCN a déclaré que ce sont «les responsables qui bloquent la décentralisation au Cameroun». Patricia Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban, est confrontée à plusieurs blocages dans l’exécution de son rôle. En arrière-plan, il est éclipsé par le rôle de l’autorité traditionnelle de la religieuse en la personne du Sultan-Roi des Bamouns. Ces blocus sont légion dans l’administration quotidienne des mairies. Les juges de la ville demandent plus d’autonomie.
C’est l’état de la décentralisation émergente, plus présente à travers les textes que sur le terrain. Suite aux promesses faites ces dernières années, le chef de l’Etat est désormais dos au mur, à un moment où des voix s’élèvent même dans les communautés administrées par le RDPC.
REF: Cameroon Info
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