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Mariage de Bafoussam: Voici enfin la face visible du creusement des inégalités sociales

Un mariage stratosphérique a eu lieu le week-end dernier entre deux familles de milliardaires camerounais. Le battage médiatique sur Internet était associé à un très faible pourcentage d’artistes camerounais invités à chanter en l’honneur des prestigieux tourtereaux de l’époque.

En fait, sur la plateforme, nous avons remarqué un nombre impressionnant de stars internationales de la musique comme Fally Ipupa, Nigerian Flavour ou West Indian Kassav Group. Cependant, nous avons vu le groupe camerounais TAKAM2 qui a contribué et renforcé le thème culturel et traditionnel dans lequel s’est déroulée la cérémonie.

Cela pose donc la question: dans les années 1980, les milliardaires se seraient sentis chanceux s’ils avaient pris une photo ou reçu un autographe d’artistes comme Ben Decca ou Sam Van Thomas. Pourquoi ces deux derniers éléments ne méritent-ils plus aujourd’hui de chanter au mariage de leur progéniture?

À mon avis, c’est simplement parce qu’ils ne sont plus de la même classe sociale.
C’était un mariage princier qui était placé sous le signe de l’excès. Des invités tels que la star du football Samuel Eto’o (vraisemblablement à Dakar) ont été soigneusement sélectionnés. Il n’y avait personne là-bas.

Le père de la mariée, le roi de la distribution de poisson au Cameroun, est à la hauteur de sa fortune et de sa gloire. À l’échelle de Maslow, nous dirions qu’il est en « phase d’achèvement ». Quand il fait quelque chose, il doit le mettre dans l’histoire. Amener des stars mondiales extravagantes est un besoin urgent de son estime de soi. Malheureusement, très peu d’artistes camerounais peuvent commander plus de 2 millions de francs CFA par nuit. C’est tellement ridicule pour le formidable trésor de CONGELCAM.

Pourtant, dans les années 1980, il aurait supplié ces artistes camerounais à genoux de venir chanter pendant 5 minutes seulement lors d’une de ses célébrations.

Pourquoi ce changement de paradigme?

Tout simplement parce que les inégalités sociales sont devenues si profondes. Le Cameroun n’était pas aussi riche qu’aujourd’hui. Au début des années 80, le PIB du Cameroun était d’environ 7 milliards de dollars. Aujourd’hui, il en vaut près de 40. Cela signifie que la richesse nationale s’est multipliée par 6 en 40 ans.

Malheureusement, cette richesse est inégalement répartie. Le secteur des services et le commerce (comme la distribution de denrées alimentaires comme le poisson) ont vu une augmentation massive de leur part dans le PIB. Dans le même temps, la part de l’industrie culturelle fondue comme de la musique comme de la neige sous le soleil. Violation du droit d’auteur, cinémas fermés, libre accès aux chansons piratées, les musiciens camerounais ne valent plus beaucoup d’argent. Conséquences: Il n’y a pas d’artiste et de milliardaire milliardaire au Cameroun comme au Nigeria voisin. L’héritage d’artistes comme DAVIDO, FLAVOUR in Nigeria ou FALLY IPUPA pourrait faire envier l’environnement à certains des grands industriels camerounais.

Pendant ce temps, les artistes camerounais font de même pour se faire plaisir ou se restaurer au quotidien. Ils ne sont donc pas «dignes» d’être invités à un mariage milliardaire. Le dicton de Zilly dit que « les arbres n’ont que la même taille sans les singes ». Seuls les riches et célèbres peuvent se réunir lors d’un mariage prestigieux.

Le problème principal est donc que le Cameroun est devenu si riche. Mais les plus riches devenaient plus riches et les plus pauvres les plus pauvres. Sans véritable politique de soutien et de développement de la culture, les artistes musicaux sont devenus des vagabonds, des mendiants et des parias à qui on ne donne rien, mais bien plus encore pour soutenir des causes sociales ou politiques. C’est donc une double punition pour ces créateurs des œuvres de la raison.

De nombreuses catégories de citoyens (agriculteurs, artisans, enseignants, médecins, etc.) vivent avec la douleur, le fossé, voire les inégalités sociales qui continuent de se creuser sans relâche dans notre pays, malgré la richesse de ce pays.

Au lieu de se moquer des artistes camerounais qui ont perdu l’estime et l’estime du grand public (toujours prêt à demander «aux artistes camerounais pour qu’ils chantent quoi»), il faudrait réfléchir à une politique de récupération culturelle et de partage des richesses juste et équitable entre ses citoyens.

REF: cameroun24.net

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