Pr Daniel Lemogoum: « L’hypertension est la principale cause de mortalité au Cameroun »

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Cardiologue, professeur de haut vol, président de la Cameroon Heart Foundation (FCC), a organisé un colloque le lundi 17 mai 2021 dans la salle de conférence de l’hôtel Bano Palace à Douala.

Des centaines d’étudiants en médecine et de professionnels des médias y ont participé. Dans cette interview, il revient sur les ravages de cette maladie dans le monde et au Cameroun.

Que faut-il retenir pour célébrer la Journée mondiale de l’hypertension artérielle le 17 mai 2021?

Cette célébration se déroule dans un certain contexte. La pandémie du virus Coronas. Covid 19 complique les choses. Indépendamment de Covid 19, l’hypertension artérielle reste répandue. Des milliards de personnes dans le monde en souffrent. Au Cameroun, plus de 5 à 6 millions de personnes sont atteintes d’hypertension artérielle. C’est un facteur de Covid19, de comorbidité. C’est une réalité chez nous. Ceux qui en souffrent sont plus vulnérables à Covid19 et risquent donc de mourir. Pour les participants au symposium, toutes les complications cardiovasculaires au Cameroun, que ce soit un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde ou une pression rénale aiguë ou une maladie rénale nécessitant une dialyse, dans 90% des cas, l’hypertension artérielle en est la cause. Malheureusement, on l’appelle aussi «assassin», que dans 90% des cas où une hypertension est détectée.

Quel est le message subliminal à transmettre à la population en cette journée mondiale contre l’hypertension artérielle?

En collaboration avec la Ligue mondiale contre l’hypertension, la Cameroon Heart Foundation (FCC), en collaboration avec le gouvernement du Cameroun, invite la population à se faire dépister lorsque l’occasion se présente. Bien sûr, nous sommes dans une période de pandémie, lorsque les patients vont à l’hôpital pour tout besoin dont nous avons besoin pour profiter de l’occasion pour se faire dépister, pour connaître leur état. En règle générale, l’hypertension artérielle reste la principale cause de décès et 90% des patients atteints d’hypertension ne le savent pas. Ils ne connaissent pas leur statut.
Lorsque nous dépistons, nous nous rendons compte que 80% des personnes souffrant d’hypertension ne sont pas sous traitement. Et parmi ceux qui prennent soin d’eux-mêmes, qui consomment de la drogue, c’est moins de 10% au Cameroun.

Et ces médicaments ramènent leur nombre en dessous de 140/90. En fin de compte, l’ennemi public numéro un est l’hypertension artérielle. C’est un lâche, il est silencieux. C’est dans cette dynamique que la classe mondiale de l’hypertension pousse la population à apprivoiser le cœur, notre tension artérielle, en nous faisant dépister. Si quelqu’un souffre d’hypertension, que le patient se rend chez un médecin pour obtenir des soins adéquats, sachant que chaque patient a son profil. L’automédication par les expressions faciales doit être évitée. Si vous êtes traité pour une hypertension artérielle, c’est un traitement à vie, un traitement chronique qui n’a rien à voir avec le paludisme ou quoi que ce soit. Tout ce qui réduit les complications, vit en bonne santé le plus longtemps possible, sans accident vasculaire cérébral, sans provoquer de crise cardiaque sans provoquer d’œdème pulmonaire. Il s’agit de s’adresser à la population, d’agir pour nous-mêmes en apprivoisant notre santé, à commencer par l’hypertension artérielle, principal fléau en dehors des maladies infectieuses. C’est le tueur le plus important dans notre pays, après le sida et le paludisme, entre autres.

Qu’en est-il du contexte marqué du sceau de la propagation du virus Coronas et d’une nouvelle variante?

Malheureusement, dans le cadre de Covid19, la situation ne s’améliore pas: les patients ne viennent plus à l’hôpital, ils meurent dans le quartier, dans la communauté, faute de soins. Ceux qui ne sont pas contrôlés ou testés pour l’hypertension ne devraient prendre aucun médicament, ils courent un risque élevé de contracter Covid19 et d’en mourir. Ensemble, nous invitons les populations à se faire dépister, à connaître leur statut et à être suivies par un médecin généraliste pour les zones où il n’y a pas d’accès à un cardiologue. Dans le premier cas, consultez un cardiologue pour une évaluation afin que vous puissiez repérer les signes avant-coureurs d’un accident vasculaire cérébral. Si une insuffisance rénale a une pression artérielle élevée, s’il ne voit pas de cardiologue ou de néphrologue, il ne le sait pas. Avec nous, tout cela est possible avec peu de ressources, pour chaque budget, forces critiques, la science évolue. Il y a dix ans, nous n’avions pas autant de cardiologues prêts à se battre. Toute la masse critique se forme, de jeunes médecins en formation ou en spécialisation, dans l’espoir de vaincre l’hypertension artérielle. Et cela se fera avec les professionnels des médias, les pouvoirs publics, à travers la sensibilisation, le dépistage et le bon accompagnement.

Le traitement de certaines urgences hypertensives nécessite d’importantes ressources et un équipement de pointe. Que recommandez-vous dans le contexte camerounais?

Nous pouvons gérer la plupart des urgences hypertensives avec peu de ressources dans notre contexte. Les médicaments pour traiter ces cas sont disponibles dans le domaine des médicaments génériques. Malheureusement, un aspect, une crise cardiaque, implique un traitement très coûteux. Pour le traitement de l’infarctus du myocarde ou des crises cardiaques pouvant entraîner la mort, nous y allons avec des médicaments qui restent chers et disponibles au Cameroun. La méthode la plus efficace au monde est d’ouvrir l’artère de dilatation … Dans le plan d’urgence, le gouvernement a acquis deux chambres de coronographie à l’hôpital général de Douala et à l’hôpital général de Yaoundé. Il faut investir pour former la masse critique. Cardiologues, équipes d’infirmières, pour la mise en œuvre de ce programme. Si quelqu’un à Douala a une crise cardiaque, il ne devrait pas mourir parce que nous n’avons pas les moyens de le soigner. Que nous pouvons le concentrer sur les hôpitaux publics où les coûts sont moindres grâce aux subventions gouvernementales.

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