Au moins 87 personnes ont été tuées et près de 200 blessées au Soudan dans des affrontements tribaux depuis samedi autour d’El-Geneina, la capitale du Darfour occidental où l’état d’urgence a été déclaré, a annoncé mercredi la commission locale.
Le comité a dénombré «37 morts et 59 blessés (supplémentaires), un total de 87 morts et 191 blessés», selon un communiqué de la section locale du Comité central des médecins, créé en 2016 pour représenter la communauté médicale soudanaise.
Le dernier rapport, publié mardi par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), faisait état de 56 décès.
En outre, le Comité des médecins « condamne dans les termes les plus vifs les attaques contre les institutions et le personnel médical » et confirme en particulier que le complexe médical du Sultan Tajuddin a été visé par des lance-missiles.
Le comité qualifie ces actes de « comportement barbare qui ne peut être justifié en aucune circonstance ».
Lundi soir, les autorités ont déclaré l’état d’urgence et déployé l’armée dans l’ouest du Darfour.
«Les opérations humanitaires et les vols ont été suspendus» à El-Geneina, le centre d’aide de la région, qui, selon l’ONU, «affecte plus de 700 000 personnes».
En janvier, deux semaines après la fin de la mission de maintien de la paix conjointe ONU-Union africaine (MINUAD) au Darfour, des affrontements similaires ont fait plus de 200 morts, la plupart au Darfour occidental.
Dans cette région, un conflit a éclaté en 2003 entre les forces du régime de l’ancien président Omar el-Béchir, évincé des rues sous pression en avril 2019, et des membres de minorités ethniques qui se considèrent marginalisés.
Les autorités ont déployé des milices armées composées principalement de nomades arabes, accusés notamment de «nettoyage ethnique».
La violence a tué environ 300 000 personnes et déplacé plus de 2,5 millions de personnes, selon l’ONU, principalement pendant les premières années du conflit.
Le gouvernement de transition a signé un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles en octobre, notamment au Darfour. Mais certains groupes d’insurgés de la région ne l’ont pas signé.
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